Au terme de la prestation de serment du président Alpha Condé, deux images fortes relayées par la télévision nationale, ont intrigué plus d’un. En effet, il s’agit du séjour prolongé du président de la transition du Burkina Faso, Michel Kafando, à Conakry et le tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat en présence du ministre de la Justice, Cheick Sacko.
Selon les médias d’Etat, au cours de ce tête-à-tête, M. Kafando a félicité le président Condé pour sa brillante réélection avant de l’inviter à prendre part à l’investiture du nouvel élu du Faso, Christian Kaboré, dont les festivités sont programmées le 29 décembre.
En réponse, le numéro un guinéen a félicité la conduite de la transition au Burkina Faso et la tenue d’un scrutin présidentiel apaisé, marqué par l’élection du Christian Kaboré.
En trois paragraphes, ce sont là les informations officielles. Mais à pousser loin l’analyse, force est de constater que le sort de Moussa Dadis Camara aurait été au centre des échanges. Contacté, un responsable du ministère de la Justice ne l’exclut pas.
Cela est d’autant plausible que Michel Kafando est l’un des derniers hôtes à avoir quitté la Guinée. « Si la transition battait de l’aile au Burkina Faso, on pouvait dire qu’il était resté pour bénéficier des conseils du président guinéen mais le scrutin est terminé et le nouveau président est connu. Donc son séjour est intrigant », confie notre source.
« Ce qui est plus intrigant, c’est la présence du ministre de la Justice. En d’autres circonstances, ce serait normal mais dans ce contexte, c’est lui qui gère le dossier Dadis. Or, Dadis veut rentrer et le président Condé a manifesté son désir d’accepter le retour de tous les exilés. Dadis sera-t-il dans le lot, je l’ignore », précise la même source.
Le capitaine Moussa Dadis Camara, l'ex président de la junte militaire est officiellement en convalescence au Burkina depuis 2010. Lors de la dernière élection présidentielle qui a eu lieu le 11 octobre 2015, il était le premier à avoir annoncé sa candidature sous la bannière des forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD) eu égard aux charges judiciaires qui pèsent contre lui. Mais, sa candidature s'est heutée à de fortes pressions politiques qui l'ont poussé à réculer. Récemment, il a adressé une lettre de félicitation au président Alpha Condé pour sa réélection dont votre quotidien a largement relayé en exclusivité.