La ministre de l’Eau, des aménagements hydrauliques et de l’assainissement s’est rendue sur les chantiers de construction du barrage de Guitti dans la commune rurale de Séguénéga, le lundi 27 mai 2013. L’objectif est de constater l’état d’avancement des travaux et s’entretenir avec les populations riveraines.
Le barrage de Guitti est situé dans la commune rurale de Séguénég, dans la région du Nord. Avec une capacité estimée à 44 millions de m3, il vise à satisfaire les besoins en eau potable de la ville de Ouahigouya et de ses environs. Le lundi 27 mai 2013, la ministre de l’Eau, des aménagements hydrauliques et de l’assainissement, Mamounata Belem/Ouédraogo, accompagnée d’une forte délégation est allée pour constater l’état des réalisations sur le terrain. « C’est vrai que nous avons des rapports, mais nous avons voulu constater de visu comment évolue le chantier et ensemble voir comment résoudre les préoccupations des populations qui ont été soulevées », a-t-elle indiqué. Après un tour sur les différents chantiers, elle a rappelé que cette infrastructure est un projet à trois composantes. Elle a cité le barrage lui-même qui est la première composante, la deuxième est l’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouahigouya et ses environs. « Vu le problème d’eau que connaît la ville de Ouahigouya, il était nécessaire pour le gouvernement de construire ce barrage afin de l’alimenter », a-t-elle jugé. Le dernier axe est constitué par le volet des routes. « Avec l’envergure du barrage, il peut y avoir un problème d’inondation. Il a fallu mettre une équipe du Ministère des infrastructures sur le terrain pour voir dans quelle mesure, on peut dévier la route nationale n°15 pour minimiser les risques », a-t-elle précisé. L’Agence d’exécution des travaux eau et équipement rural (AGETEER), responsable de la construction du barrage, a rassuré qu’elle sera dans les délais. « Actuellement nous sommes à 88% de l’exécution. C’est dire que tous les aspects complexes ont été exécutés. Il ne nous reste que le déversoir. L’objectif étant d’achever le reste du travail, le 30 juin prochain », a affirmé le directeur général de l’AGETEER, Joseph Martin Kaboré. Et d’ajouter que démarré en avril 2009, le projet a dû faire face à des insuffisances d’études techniques. « Après le démarrage, l’AGETEER a dû suspendre les travaux pour trouver d’autres options constructives. Le projet lancé sous forme d’appel d’offres, et celui qui va être arrêté est totalement différent sur tous les plans. C’est pourquoi nous avons accusé un retard dans l’exécution du barrage », s’est-il justifié.
Mais à quand la mise en eau du barrage ?
Selon le directeur général de l’AGETEER, Le barrage est très attendu et suscite de l’espoir pour les populations de la localité. « La mise en eau pourrait se faire même cette saison, mais il est préférable d’attendre le règlement des autres composantes. Il y a une route nationale et des villages qui risquent d’être noyés dès la première mise en eau. Le Ministère en charge des infrastructures est à pied d’œuvre pour régler ce problème », a-t-il relevé.
Et de poursuivre qu’il faut intégrer un schéma de protection de l’eau sur tous les côtés, afin d’éviter sa pollution du fait de l’activité de l’orpaillage dans la zone. « Quand tout sera prêt, les populations vont être informées, indemnisées et accompagnées dans leur relogement », a-t-il fait savoir. Mme la ministre a rappelé que le recensement de 2007 est aujourd’hui dépassé. « Il faut réactualiser ce recensement pour avoir exactement le nombre de personnes à indemniser et le nombre de vergers, le nombre d’infrastructures à refaire », a-t-elle dit. Pour elle, les résultats d’une étude sur le plan de la gestion environnementale et sociale sont attendus pour pouvoir entreprendre des actions les plus urgentes.
Après la visite, la ministre s’est entretenue avec les habitants de la localité. Tour à tour, ils ont fait part de leurs préoccupations et soumis des doléances à leur hôte du jour. Les difficultés se résumant au manque d’eau potable, d’infrastructures sanitaires et scolaires après leur relogement. « Aujourd’hui, nous sommes fiers de recevoir un membre du gouvernement.
C’est comme si tout le Burkina Faso est à Guitti. Nous comptons beaucoup sur lui, pour que notre commune sorte de sa misère », a lancé le représentant des vieux, El Hadj Boureima Ouédraogo. La première responsable de l’eau a rassuré sur la disponibilité du gouvernement à trouver des solutions à ces problèmes. Après Guitti, la délégation s’est rendue à Yako pour sillonner les berges du barrage « Oumarou Kanazoé » de Dourou. Cette infrastructure connaît, selon Mamounata Bélem /Ouédraogo, des problèmes d’entretien. « Le barrage est envahi par les plantes. Le plus grand problème est celui de la digue et du déversoir. Le déversoir est endommagé et très dangereux pour le trafic, le garde-fou de protection est détérioré. On a vu une installation de la société Kalsaka mining qui pompe de l’eau », a-t-elle déploré. A l’entendre, aucun contrat ne lie son département à la société minière. « Nous allons les approcher pour mieux comprendre et voir comment elle pourra contribuer à la réhabilitation de ce barrage, un patrimoine de la région du Nord », a-t-elle déclaré.