L’ambassadeur des Etats- Unis au Burkina, Tulinabo Salama Mushingui, a été élevé au rang d’officier de l’Ordre national, le 16 décembre 2015 à Ouagadougou, par le gouvernement de la Transition. C’est au regard de l’engagement de l’homme aux côtés du peuple burkinabè que cette distinction lui a été faite.
C’est partant de la citation du philosophe Jean-Paul Sartre, à savoir que « dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut, mais on est responsable de ce que l’on est », que le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a, le 16 décembre dernier, rendu hommage à l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, Tulinabo Mushingui. « Vous avez choisi d’être humble, simple, sans complexe, attachant, ouvert, véridique, respectueux et vous vous êtes comporté en vrai ami du Burkina », a dit le Premier ministre à l’attention du diplomate américain. Pour toutes ces raisons, selon Yacouba Isaac Zida, quoi de plus normal pour la Transition que de reconnaître le mérite de l’homme en l’élevant au rang d’officier de l’Ordre national. « En plus, pour votre combat, votre engagement auprès des Burkinabè désormais, vous porterez le nom de « Sid pa walem dé », c’est-à-dire « la vérité ne se chuchote pas » », a ajouté le Premier ministre. Car, a-t-il estimé, « depuis 2014, le diplomate américain s’est illustré par ses sorties assez claires et est resté du côté de la justice, de la vérité, de la liberté et de la démocratie ».
Il n’a donc pas oublié de mentionner cette phrase forte que le diplomate a eue à propos du régime de Blaise Compaoré : « Il n’y aura pas de lenga »*. Yacouba Isaac Zida a également rappelé les actions courageuses entreprises par l’ambassadeur lors du putsch manqué du 16 septembre dernier.
« Lors du putsch, vous avez été clair en le rejetant systématiquement. Vous êtes même venu me rendre visite dans la geôle du RSP où, à chaque instant, le danger était perceptible. Que Dieu vous bénisse ! », lui a-t-il dit. Au-delà de ces aspects, le chef du gouvernement burkinabè a salué l’engagement du diplomate américain dans la consolidation des relations durables entre les Etats-Unis et le Burkina Faso. Dans l’esprit des Burkinabè, selon le Premier ministre, il y aura donc « un avant et un après Mushingui », tant il aura marqué tout le peuple par son humanisme, d’où cette distinction pour lui faire honneur.
« L’institution forte qu’est l’ambassade des Etats-Unis va continuer à accompagner le Burkina »
L’ambassadeur américain, pour sa part, a dit recevoir avec humilité cette décoration qui, sans nul doute, s’accompagne de responsabilités. « Tout ce que j’essaie de faire, c’est de bien faire mon travail pour renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines du développement, de la sécurité et de la bonne gouvernance », a-t-il indiqué. Tout en dédiant cette distinction à tout le personnel de l’ambassade, il n’a pas non plus manqué de saluer la maturité dont a fait preuve le peuple burkinabè depuis l’insurrection populaire jusqu’à l’organisation des élections en passant par la gestion de la Transition. Une gestion qui, a-t-il souligné, a été marquée par des embûches. « Mais, sur toute la ligne, les Burkinabè ont continué à avancer vers leur objectif qui était d’organiser des élections crédibles et transparentes. Nous saluons donc cette maturité des Burkinabè », s’est-il réjoui. Pour toutes ces raisons, le diplomate américain a relevé que « l’institution forte qu’est l’ambassade des Etats-Unis, va continuer à accompagner le Burkina vers son développement. Nous avions dit que nous allions travailler avec ceux que le peuple aurait choisis. Bientôt, il y aura une nouvelle équipe et nous allons continuer à accompagner le Burkina dans son développement économique, dans la prospérité partagée, sur le volet sécuritaire et dans la bonne gouvernance », a conclu Tulinabo Mushingui.
Adama SIGUE