Après avoir été décorés le 11 décembre dernier pour service rendu à la Nation burkinabè, les blessés de l’insurrection populaire de fin octobre 2014 et ceux du putsch manqué du 17 septembre dernier ont reçu chacun la somme de 300 000 F CFA en guise d’appui symbolique. C’était hier, mardi 15 décembre, au sein du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale à Ouagadougou.
«Merci pour le combat que vous avez mené au nom de la liberté. Je vous invite à recevoir cet appui symbolique avec beaucoup d’amour, de reconnaissance pour la patrie tout en sachant que quoi que vous ayez fait, nul ne peut vous payer cela en termes de monnaie.» C’est après ces mots que le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Nicole Angéline Zan/Yélémou, a remis une enveloppe de 300 000 F CFA à Issouf Nacanabo, un des blessés de l’insurrection populaire. Tout comme lui, ils sont 927 blessés recensés, à bénéficier de cet appui social du gouvernement de la Transition qui se chiffre à plus de 278 millions de F CFA. Toutefois, le ministre a indiqué que cette action du gouvernement doit être appréhendée en termes de solidarité nationale, de réconfort, d’approche de compréhension, dans l’immédiat.
«La justice va se mettre sur un certain nombre de dossiers vraiment sensibles de sorte que toute la lumière soit faite, et c’est à l’issue de ces conclusions judiciaires que l’on pourra appeler ces personnes pour les indemniser», a-t-elle expliqué. Et d’ajouter qu’il s’agit d’une dynamique d’accompagnement social. Ce message a été bien reçu par Issouf Nacanabo, secrétaire adjoint à l’organisation de l’Association des blessés de l’insurrection populaire et du putsch. En effet, celui qui, lors des événements de fin octobre 2014, avait reçu trois balles a accueilli cette aide avec joie. «Comme le ministre l’a si bien dit, il s’agit d’une aide symbolique ; nous l’avons acceptée comme telle avec joie, sinon nous portons actuellement des choses qu’on ne pourrait pas remplacer par 300 000 F CFA. Mais quand la Nation décide de vous donner quelque chose pour vous témoigner sa reconnaissance pour une action que vous avez menée, quelle que soit cette somme, cela est à apprécier à sa juste valeur», a-t-il relevé.
Cependant, un autre blessé qui a requis l’anonymat ne l’entend pas de cette oreille et attend impatiemment que la justice fasse son travail. «Depuis que nous sommes blessés, c’est la première fois que nous recevons quelque chose de l’Etat. Cette somme vient en retard ; on a dû s’endetter pour se soigner, payer le loyer et ce qu’on vient de recevoir servira, pour certains, à rembourser, leurs dettes. Nous souhaitons que les autorités accélèrent les procédures judiciaires afin qu’on sache qui a tiré, pourquoi et que ces personnes soient punies à la hauteur de leur forfait», a-t-il soutenu. Et de renchérir que seule la justice pourra les soulager.
Aboubacar Dermé (Stagiaire)