Il s’est tenu, le 24 mai dernier, à Bobo-Dioulasso, un atelier sur la Campagne spéciale d’alphabétisation (CSA) de l’année 2012. Organisé par le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, cet atelier avait pour but, non seulement de faire le bilan de ladite campagne, mais aussi de suggérer de nouvelles perspectives pour améliorer les pratiques de gestion et de pilotage de la campagne à venir. Présidé par le ministre délégué, chargé de l’Alphabétisation, Amadou Diemdioda Dicko, l’atelier a connu la participation des différents acteurs de l’éducation venus des 45 provinces du pays.
La mise en œuvre de la Campagne spéciale d’alphabétisation (CSA) s’inscrit dans le cadre du Programme national d’accélération de l’alphabétisation (PRONAA) qui se fixe pour objectif l’alphabétisation de 60% d’ici à 2015. Et dans sa mise en œuvre, les différents acteurs font chaque année une halte pour évaluer le travail fait. C’est ainsi qu’a été organisé, le 24 mai dernier, à Bobo Dioulasso, un atelier bilan de la Campagne spéciale d’alphabétisation (CSA) de l’année 2012. Il s’est agi pour les acteurs de l’éducation et de l’alphabétisation d’apprécier les résultats de la CSA 2012 et de suggérer de nouvelles perspectives pour améliorer les pratiques de gestion et de pilotage des campagnes à venir. Aussi, cet atelier se veut un cadre de validation des résultats quantitatifs et qualitatifs de cette campagne, de décision sur sa pertinence ainsi que les modalités nouvelles de la poursuite d’une telle initiative et de proposition d’un schéma de correction des dysfonctionnements. Au titre des résultats de la campagne, on note que sur les 77 000 inscrits pour cette phase, 53 000 ont été déclarés alphabétisés soit un taux d’environ 40%. Fort de ce résultat, le ministre délégué chargé de l’Alphabétisation très confiant déclare : « d’ici à 2015, nous allons obtenir voire même dépasser les 60% comme indiqué par le PRONAA ». Selon Amadou Diemdioda Dicko, la CSA n’est pas seulement une campagne d’alphabétisation comme l’indique son nom, mais c’est aussi une campagne de création d’emplois, car en 2012, elle a recruté 26 000 animateurs.
Toutefois, le bilan de la CSA indique que certaines provinces ont des taux d’alphabétisés élevés tandis que d’autres ont des taux très faibles. Une situation, selon le ministre Amadou Diemdioda Dicko, consécutive aux difficultés qui varient d’une région à une autre. Des difficultés rencontrées, le directeur général de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle, Habou Remy note, entre autres la formation des acteurs qui était de courte durée, l’indisponibilité et l’insuffisance des documents didactiques, le problème de communication (6 langues nationales). Néanmoins, a-t-il nuancé, « la CSA n’est pas seulement à la recherche des chiffres, mais travaille à faire en sorte que nous puissions améliorer la pratique de l’alphabétisation ». D’où toute l’importance de cet atelier à la suite duquel, les participants devront produire, au ministère de l’Alphabétisation et de l’Education nationale, un rapport analytique présentant les données statistiques et le bilan financier et matériel de la CSA. Par ailleurs, des recommandations, dans le sens de parfaire les campagnes à venir, ont été formulées. Lesquelles recommandations s’articulent entre autres autour de la poursuite de la CSA afin d’augmenter de façon considérable le taux d’alphabétisation, la poursuite de la sensibilisation sur la CSA , la création des bibliothèques communautaires et leur équipement en livres sur les langues nationales et le français, l’amélioration des conditions matérielles d’apprentissage avec un accent particulier sur le système d’éclairage, le renforcement du rôle des encadreurs pédagogiques et des agents chargés de l’Education non formelle. Au titre du bilan financier, cette campagne a couté la somme de 1 735 566 034 F CFA. Quant au bilan moral, il concerne les difficultés rencontrées, les insuffisances et suggestions au niveau des structures et des personnes ayant pris part à la mise en œuvre de la CSA .
