Le Tocsin, association dont l’une des missions est de défendre les Burkinabè de la diaspora, condamne, dans cette déclaration, les traitements subis par des Burkinabè en Guinée.
« Depuis le 06 décembre 2015, nous avons appris avec émotion par voie de presse que plus d’une centaine de nos compatriotes partis en République de Guinée à la recherche d’un mieux-être ont été victimes de graves violations de leurs droits élémentaires.
Ainsi, le 24 novembre 2015, 248 de nos compatriotes dont 241 hommes et 7 femmes ont été arrêtés et chassés comme des malpropres de Guinée et renvoyés au Burkina Faso. 237 d’entre eux ont été accueillis par le Gouverneur de la région des Haut-Bassins le 06 décembre 2015. Ayant été dépouillés de tout leurs biens, ils sont donc arrivés sans bagages et sans argent.
Pendant que nous étions émus par cette situation, nous avons appris que la gendarmerie départementale de Siguiri en Guinée détenait toujours une centaine de Burkinabè dans des conditions indignes d’un être humain.
Selon les autorités policières guinéennes, les personnes arrêtées ne sont pas en règle vis-à-vis de la loi. Cela est-il un motif suffisant pour infliger de tels traitements dégradants et inhumains à des êtres humains alors que la libre circulation des personnes et des biens de même que le droit d’établissement sont évoqués à tout moment par chaque Etat de la CEDEAO? Face à de telles graves situations le Tocsin aimerais d’ailleurs avoir une idée de la position de la CEDEAO. L’unité africaine prônée de tout temps a encore du chemin à faire.
Certes, les autorités burkinabè ont joué tant bien que mal leur partition afin que certains de nos compatriotes puissent revenir au pays mais nous espérons que la mission de son Excellence le Président Michel KAFANDO en Guinée les 13 et 14 décembre à l’occasion de l’investiture du Président Alpha CONDE aura permis de trouver une solution heureuse pour nos compatriotes qui croupissent encore dans les geôles guinéennes.
Il ne sert à rien d’évoquer dans les milieux officiels les bonnes relations entre nos pays alors qu’en réalité le citoyen lambda d’un pays donné subit les pires des exactions dans un autre pays parce qu’il n’a pas la nationalité du pays d’accueil. Il est vrai qu’avec les problèmes d’insécurité voire de terrorisme ambiants, les services de sécurité doivent rester vigilants mais il y a la manière à observer.
Le Tocsin par la présente tient à dénoncer et à condamner avec fermeté ce déni de droits humains des autorités policières guinéennes à l’encontre de nos compatriotes et les invite à cesser de telles exactions.
Tous pour le Combat de la Solidarité et de l’Intégration »
Ouagadougou, le 15 décembre 2015
Arouna SAVADOGO
Commandeur de l’ordre du Mérite