C’était la liesse à Oury, village situé à 30 km au nord de Boromo, dans la province des Balé, le week-end écoulé. La raison, s’y tenaient les actions de grâces pour le retour de l’un des fils de la localité : le général Kouamé Lougué qui, blessé en novembre 2014, avait été hospitalisé en France.
«Le général Kouamé Lougué est de retour !» Le moins que l’on puisse dire est que les parents, amis et connaissances de la famille, tel saint Thomas, n’ont pas voulu se faire conter l’événement, vu leur forte mobilisation à Oury (province des Balé) aux côtés du «grand revenant» pour communier avec lui lors des célébrations qui ont duré deux jours (les 12 et 13 décembre 2015) dans la localité. Et à l’occasion du retour de celui qui a été blessé le 1er novembre 2014 et évacué en France pour des soins, les petits plats ont été mis dans les grands. La célébration a été pour le moins œcuménique puisqu’elle a concerné les musulmans, les protestants, les catholiques et les coutumiers.
La messe d’action de grâces dans l’église de la paroisse d’Oury le dimanche 13 décembre, présidée par l’évêque de Dédougou, Mgr Judes Bicaba, a refusé du monde. Et au nombre de ceux qui y ont pris part, on pouvait compter des personnalités telles que les généraux Ali et Ibrahim Traoré ; le DG de l’hôpital Yalgado, Robert Sangaré. Deux jours durant, les festivités au domicile du Gal ont vu également la population y prendre part et la ronde de danse ouverte a même été rejointe par des chasseurs Dozos et des masques traditionnels. Celui qui fait entre-temps 3 mois sans pouvoir prendre appui sur le pied compte maintenant marcher vers l’avenir en même temps qu’il poursuivra sa rééducation au Burkina : «Je suis à la disposition de mon pays, et je fais partie des effectifs de l’armée». La preuve ? En bon général de la grande muette, il préfère garder pour l’instant le silence sur les circonstances de sa blessure, sur le putsch du 16 septembre et sur l’actualité : «Le plus important, c’est l’avenir !»
Hyacinthe Sanou