Jacqueline Ki-Zerbo s’est éteinte hier mardi 15 décembre 2015 dans la matinée à l’hôpital national Blaise Compaoré dans sa 82e année. Elle rejoint ainsi au Pays du Grand Repos son mari Joseph, célèbre homme politique de notre pays, intellectuel et grand historien de renom qui l’y a précédée le 4 décembre 2006, soit il y a neuf ans presque jour pour jour.
Née le 23 septembre 1933 à Ségou, Jacqueline Marie Thérèse Coulibaly a effectué ses études primaires et secondaires au Cours normal de Markala, au lycée de jeunes filles de Bamako, à l’Ecole normale de Rufisque au Sénégal puis au lycée Van Vollenhoven de Dakar où elle obtient le baccalauréat philo. Elle poursuit ses études à la Sorbonne Paris où elle décroche une licence d’anglais en 1956.
Elle épouse deux ans plus tard en France Joseph Ki-Zerbo à qui elle donnera cinq enfants.
Avec son mari, ils répondent à l’appel de Sékou Touré et rejoignent la Guinée pour prêter main-forte à ce pays qui s’est retrouvé en déficit grave d’enseignants après le « non » retentissant du 28 septembre 1958.
Rentrée au pays avec son époux après la proclamation de l’indépendance de notre pays, elle est nommée en 1961 au Cours normal de jeunes filles de Ouagadougou (actuel lycée Nelson Mandela) dont elle sera la toute première directrice africaine jusqu’en 1974.
Elle servira par la suite dans les institutions internationales jusqu’à sa retraite en 1992.
Militante engagée aussi bien dans la vie politique, syndicale qu’associative, elle fut une des pionnières des associations féminines dans notre pays (Entraide féminine voltaïque, Amitié africaine, etc.). Activiste convaincue, la fille unique de Lazare Coulibaly, une des grandes figures du syndicalisme malien, qui a donc attrapé le virus, si on ose dire dès le berceau, a pris une part active à l’insurrection populaire qui allait emporter le 3 janvier 1966 le président Maurice Yaméogo.
Fin mai 2015, les Anciennes internes du Cours normal de jeunes filles sous la houlette de l’actuel Médiateur du Faso, Mme Déborah Traoré/Diallo lui ont consacré des journées d’hommages dont le clou fut la soirée de gala du 29 à Ouaga 2000 où elle fut élevée au grade de Commandeur de l’Ordre national.
Le programme des obsèques ne nous était pas connu au moment où nous tracions les présentes lignes.
La Rédaction