La Direction régionale des droits humains et de la promotion civique (DRDHPC) du Centre-nord a animé une causerie éducative sur le travail des enfants dans les sites d’orpaillage, le lundi 7 décembre 2015 à Mané, une commune rurale située à 30 km à l’Ouest de Kaya.
Des autorités communales et villageoises de Mané, des leaders coutumiers et religieux, des membres d’associations de parents d’élèves, des délégués d’orpaillage et des enfants travaillant dans les sites aurifères ont pris part à cette séance de causerie éducative sur le travail des enfants dans les sites d’orpaillage. Organisée par la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Centre-nord, cette causerie éducative vise à sensibiliser les différents acteurs aux pires formes de travail de l’enfant en vue d’aboutir au retrait ou à l’interdiction de l’utilisation des enfants dans les sites d’orpaillage de la région du Centre-nord.
Ainsi, il s’est agi pour la DRDHPC, de faire connaître aux orpailleurs et aux parents d’élèves, les travaux que l’enfant peut supporter, d’établir le rôle des parents et des exploitants des sites d’orpaillage et carrière dans de la lutte contre l’utilisation des enfants dans les sites d’orpaillage, d’inciter les autorités communales et administratives à prendre des mesures visant à interdire dans leur ressort territorial, l’utilisation des enfants dans les sites d’orpaillage. Deux thèmes étaient au menu des échanges : « Le cadre juridique international et national de lutte contre les pires formes de travail des enfants » et « Le rôle des différents acteurs dans la protection des droits de l’enfant contre les conséquences de l’utilisation des enfants dans l’exploitation des sites d’orpaillage ».
Selon le 1er communicateur, Ousmane Olivier L. Ouédraogo, directeur régional des droits humains et de la promotion civique du Centre-nord, les pires formes de travail des enfants sont une triste réalité au Burkina Faso et la région du Centre-nord qui abrite beaucoup de sites d’orpaillage n’échappe à ce phénomène. Compte tenu de l’extrême vulnérabilité, a-t-il dit, l’Etat tente de leur créer un environnement protecteur. « Ainsi, le Burkina Faso a ratifié la plupart des conventions relatives aux droits de l’enfant », a-t-il souligné. C’est pourquoi, à en croire le DR, l’Etat a renforcé son cadre institutionnel pour mieux faire respecter les droits de l’enfant. Pour ce faire, il a expliqué dans sa communication, les différentes formes de travail des enfants et leurs principales caractéristiques, les attitudes sociales favorables au travail des enfants, et le cadre juridique international et national de lutte contre les pires formes de travail des enfants. « La présence et le travail des enfants sur les sites aurifères constituent une menace sérieuse pour une frange importante des enfants burkinabè », a-t-il conclu.
La 2e communication a été développée par Fayçal Bangré, agent à la DRDHPC du Centre-nord. Celui-ci a axé sa réflexion sur 2 points. Il s’agit des risques encourus par les enfants dans les sites d’orpaillage ainsi que les rôles des parents, des structures étatiques, les délégués d’orpaillage et les chefs dans la lutte contre le travail des enfants dans les sites aurifères. Le 1er adjoint au président de la délégation spéciale communale de Mané, Lazare O. Ouédraogo, a salué l’organisation de cette causerie éducative qui vient appuyer les efforts des autorités locales en matière de sensibilisation des populations sur le travail des enfants sur les sites d’or. Il a souhaité que des théâtres-forums soient menés dans la quinzaine de sites d’orpaillage que compte la commune de Mané. A l’instar de Mané, cette causerie éducative sur le travail des enfants sera organisée à Sabcé dans la province du Bam et Tougouri dans le Namentenga.
Timothée SOME timothesom@yahoo.fr