Trois militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) viennent d’être inculpés par la justice burkinabè, dans l’affaire relative à l’assassinat du journaliste d’investigation, Norbert Zongo, a-t-on appris lundi, de source judiciaire.
Selon cette source, la décision a été prise par le doyen des juges d’instruction, Emile Zerbo, le 10 décembre dernier, soit trois jours avant commémoration du 17e anniversaire du journaliste et de ses trois compagnons d’infortune.
Les trois militaires inculpés sont le soldat Antoine Kombasséré, le caporal Wampasba Nacoulma et le sergent Banagoulo Yaro, tous issus de l’ex-RSP, la garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré.
Les trois soldats avaient auparavant, été épinglés comme ‘’suspect sérieux’’, par la Commission d’enquête indépendante (CEI) mise en place, suite à l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons.
La CEI avait également suspecté trois autres militaires : le soldat Ousséni Yaro, le sergent Edmond Koama et l’adjudant Marcel Kafando.
Un seul parmi eux, à savoir Marcel Kafando avait été inculpé. Son décès avait amené les autorités judiciaires à prononcer un non-lieu dans le dossier Norbert Zongo, en mai 2006.
Les Burkinabè, en attendant la lumière sur le dossier, ont commémoré, hier dimanche, le 17e anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.
A Ouagadougou, deux activités phares (dépôt de fleurs au cimetière et meeting) ont marqué cette commémoration, au cours de laquelle les différents intervenants ont souhaité vivement que la justice soit faite sur le dossier.
Le journaliste burkinabè d’investigation, Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune ont été tués le 13 décembre 1998, sur la route de Sapouy, environ 100 kilomètres au sud de Ouagadougou. Ils sont morts calcinés dans le véhicule qui les transportait. Des traces de balles ont été retrouvées sur leurs corps.
Le journaliste menait une enquête au sujet de la mort suspecte de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré.
Depuis, cette mort tragique, le dossier n’a pas évolué au niveau de la justice burkinabè. Le seul inculpé dans le dossier a été libéré en 2006, suite à un non lieu prononcé par le juge d’instruction.
L’Etat du Burkina Faso vient de débloquer la somme de 233 millions 135 409 francs CFA au profit des ayants droits du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.
Le déblocage de cette somme est conforme à la décision rendue par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) dans la cause opposant les ayants droit de feu Norbert Zongo et quatre autres à l’Etat du Burkina Faso, au titre de l’indemnisation des requérants.
ALK/of/APA