Ouagadougou - Le président élu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a affirmé lundi dans une interview à France 24 que "la justice suivra son cours jusqu’au bout", sous son mandat qui débutera le 29 décembre.
"Nul n’est au-dessus de la loi. La justice suivra son cours jusqu’au bout (...) Tous ceux qui sont concernés par des questions de justice, des questions aux antipodes de l’intérêt du peuple burkinabè seront soumis à la justice comme tout le monde", a assuré M. Kaboré.
Pendant la période de la transition, issue de l’insurrection d’octobre 2014
qui a renversé Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir, la justice a notamment relancé les enquêtes sur les assassinats de l’ancien président Thomas Sankara (1987) et du journaliste Norbert Zongo (1998).
"La justice et la bonne gouvernance" seront "au centre de nos préoccupations (...) mais il faudra aussi faire en sorte qu’il y ait réconciliation au niveau national", a-t-il ajouté.
"Les priorités pour nous ce sera d’abord la bonne gouvernance à tous les niveaux - politique, économique sociale - mais il est nécessaire que nous puissions travailler à la résolution des préoccupations du peuple burkinabè en
termes d’éducation, de santé, d’eau potable, d’électricité... Ce sont des préoccupations fondamentales. Tout est prioritaire", a déclaré M. Kaboré, ancien baron du régime passé dans l’opposition un an avant sa chute.
L’opposition avait souvent critiqué la corruption, le clientélisme et l’impunité sous le régime de Compaoré.
Le président élu a souligné que son investiture qui aura lieu le 29 décembre serait la "première passation entre civils" de l’histoire "tumultueuse" de son pays qui a connu de nombreux coups d’Etat.
M. Kaboré a obtenu la majorité absolue avec 53,49% des suffrages dès le premier tour contre 29,65% à son plus sérieux rival Zephirin Diabré.
Son élection doit tourner la page d’une année de transition tendue et surtout de 27 ans de régime Compaoré.
Le parti de M. Kaboré est arrivé en tête des législatives sans toutefois obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. M. Kaboré a assuré à
France 24 qu’il était "certain" de trouver une majorité absolue pour gouverner grâce à des accords avec d’autres forces politiques.
Prévus le 11 octobre, les scrutins avaient été reportés en raison du putsch raté le 17 septembre. Cette tentative de coup d’Etat avait été mise en échec par la mobilisation de la population et de l’armée loyaliste.
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