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L’Observateur N° 8380 du 24/5/2013

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Cinquantenaire de l’OUA/UA : Réaliser un nouveau paradigme d’ici 2063
Publié le lundi 27 mai 2013   |  L’Observateur


Cinquantenaire
© présidence CI par C I bou T
Cinquantenaire de l’Union Africaine : Cérémonie d`ouverture des festivités
Samedi 25 mai 2013. Ethiopie. Addis Abeba.


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25 mai 1963-25 mai 2013. L'OUA, devenue l'UA, a un demi-siècle d'existence. Samedi dernier à Addis Abeba, en ce jour anniversaire, dans l'immense cuvette en verre (nouveau siège de l'institution), les chefs d'Etat et de gouvernement ont marqué cet événement d'une pierre blanche. Même si la plupart des discours, à l'exception de quelques-uns, paraissaient éculés tant ils ressemblaient à ceux des pères fondateurs de l'OUA. Au lieu d'égrener les chantiers de l'Afrique qui gagne, on a encore vitupérer contre un continent dont les aiguilles retardent sur tous les plans. Seule embellie dans ce tableau noir: il faut œuvrer, ont-ils concédé, pour qu'en 2063, soit dans 5O ans, les générations futures ne souffrent plus des mêmes problèmes quasi rédhibitoires.

50 années révolues, c'est l'âge de la maturité surtout pour une dame. L'OUA, puis l'UA, a fêté ce samedi 25 mai son jubilé d'or à Addis Abeba là où il y a un demi-siècle, des "visionnaires" décidèrent de créer une structure pour fédérer toutes les ambitions et perspectives à fin de faire avancer un continent poussif dont la plupart des pays venaient d'accéder à l'indépendance.

"Voici enfin vécu ce rêve longtemps rêvé", poétisa Léopold Sédar Senghor :"Nos problèmes actuels ne peuvent être résolus par des actions sporadiques, ni par de pieuses résolutions. Il ne faudra rien moins que l'action d'une Afrique unie", renchérit Kwamé N'Krumah du Ghana. Et le Tunisien Habib Bourguiba de dire : "Nous sommes ici avec le désir de prendre si possible des décisions d'intérêts communs".

Depuis ce jour historique, il y eut sans doute des avancées, des stagnations voire des reculs. En ce jour anniversaire, ils étaient là, les successeurs de ces chefs d'Etat ainsi que des "ex" qui ont quitté le pouvoir volontairement ou par les urnes pour faire cet arrêt nécessaire.

Le top de départ des manifestations a été donné par le Premier ministre d'Ethiopie, Hailemariam Desalegn. Ce denier a rappelé combien le thème de ce cinquantenaire, "Panafricanisme et renaissance africaine" était d'une brûlante actualité. Puis après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des disparus, la présidente de la commission de l'UA, la Sud-africaine Nkozasana-Dlamini Zuma, prendra la parole pour signifier que c'est une obligation pour les Africains de fêter cet anniversaire."Nous sommes honorés de marquer ces 50 ans".

Puis ce fut le tour des experts de se faire entendre : De Donald Kaberuka (patron de la BAD) à James Percival Paterson, ex- Premier ministre de la Jamaïque, tous ont souligné le bien-fondé de consolider les acquis et d'aller de l'avant. L'ancien PM de la Jamaïque ira jusqu'à proposer aux Africains de ne plus accepter qu'on assimile le "Noir" à ce qui est négatif. D'où la proscription dans le langage des expressions telles que "liste noire" ,"broyer du noir"…

Chacun des chefs d'Etat qui a souhaité intervenir a eu droit à 3 petites minutes, au-delà desquelles l'intéressé est coupé par un logiciel. Dès le début, peu ont réussi cet exercice. Le premier à y parvenir est l'Egyptien Mohamed Morsi, ainsi que le Djiboutien. Le président du Faso a réalisé le sien en 2 mn pratiquement.

Sur la forme, que peut-on retenir de ces interventions ?

Certains ont encore vibré en "isme", condamnant l'impérialisme et le colonialisme à demi-mots. Ces discours-là rappelaient étrangement ceux des pères fondateurs, notamment la dent acérée d'un Sékou Touré.

Mais on aura remarqué surtout que la plupart ont encore laissé échapper un certain afropessimisme qui ne s'explique guère. Certes, il y a toujours des coups d'Etat, des populations pauvres et qui ne mangent pas à leur faim, des femmes maltraitées et, le comble, la sous-région ouest-africaine qui est devenue un sanctuaire djiadoterroriste.

Mais pour d'autres, c'est la bouteille à moitié pleine et l'autre versant d'un continent qui avance même subrepticement vers le progrès. Pourquoi ignorer cet état de fait et se complaire toujours dans ce qui ne marche pas? C'est sans doute ce qu'a voulu signifier Yoweri Museveni de l'Ouganda lorsqu'il a interpellé un intervenant (expert) en lui signifiant que les débats oiseux sur l'idéologie sont obsolètes. Pour le numéro 1 ougandais, il faut maintenant construire des routes, des écoles, des ponts, des dispensaires et former les jeunes dans des grandes écoles.

On l'aura compris, pour Museveni comme d'ailleurs pour l'écrivaine nigériane, Amina Mama ou l'ancien PM jamaïcain, il faut s'inscrire dans la résolution des problèmes quotidiens des Africains comme manger, se soigner, aller à l'école.

Trois guest stars se sont adressé à l'aréopage de ce raout politique le 25 mai 2013 : le président français, François Hollande, la brésilienne, Dilma Roussef, et le ministre des Affaires étrangères américain, John Kerry.

A cet anniversaire, le panafricanisme se sentait dans cet immense immeuble construit et offert à l'UA par les Chinois grâce à une négociation d'Alpha Omar Konaré.

Mais pour la renaissance, les chefs d'Etat ont pratiquement avoué qu'il faudra plus d'effort pour que d'ici 50 ans (au centenaire de l'UA), leurs enfants et petits-enfants n'aient plus à ressasser les mêmes maux et mots que leurs devanciers. Qu'ils chantent plutôt une ode au progrès.

Hier 26 mai s'est tenue, en marge de ce cinquantenaire, la 21e session de l'UA. Nous y reviendrons.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
à Addis Abeba

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