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Air Burkina : Les travailleurs s’interrogent sur leur avenir
Publié le samedi 25 mai 2013   |  Le Reporter


Air
© Autre presse par DR
Air Burkina


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Où va Air Burkina à cette allure? C’est la question que se pose le personnel de cette compagnie aérienne depuis un certain temps. La perte de certains avantages des travailleurs, la fermeture de représentations comme celles de Pointe Noire et de Douala, le rappel de plusieurs représentants…ont fini par attirer l’attention des travailleurs sur l’avenir de la compagnie et partant leur avenir. Durant ce mois d’avril, les délégués du personnel et les délégués syndicaux n’ont cessé de multiplier les actions en vue d’interpeller les responsables de la boîte et l’Etat sur leur responsabilité. Certains travailleurs craignent même une compression du personnel.



Air Burkina est en proie à des crises à répétition depuis 2004 avec des grèves des travailleurs. Ces nombreuses crises font suite à la privatisation de la boîte en 2001. Frustrations sur frustrations, les travailleurs en ont gros sur le cœur contre la Direction dont ils ne comprennent pas le comportement. Après la grève de février 2008, un protocole d’accord sur lequel s’étaient accordées les deux parties avait été signé. Au jour d’aujourd’hui, bon nombre de points restent non satisfaits et l’avenir de la boîte est mis à rude épreuve. « Air Burkina crée des lignes, les rentabilise, puis se retire au profit d’Air Mali ou d’Air Côte d’Ivoire», affirme très remonté un des délégués du personnel. A titre d’exemple, il y a eu une diminution de la flotte et on a assisté à la fermeture de certaines lignes comme Libreville, Douala, Pointe Noire. Le service Fret étant au ralenti, bon nombre de citoyens n’arrivent plus à faire des affaires.

Les travailleurs se sentent frustrés par toute cette situation du fait de ne pouvoir satisfaire les clients. Tout cela serait dû au fait que les responsables du groupe ont décidé d’intégrer la compagnie à Air Mali et maintenant à Air Côte d’Ivoire. A tout cela s’ajoute le fait que la compagnie n’a plus d’identité propre selon eux. Tous les litiges au sein de la compagnie doivent se régler en Côte d’Ivoire alors que le Burkina dispose également d’une législation de travail pour régler les litiges.

La situation au Mali a entraîné un arrêt de travail à Air Mali et Air Burkina se fait maintenant le plaisir de louer les avions de cette dernière pour le trafic mais avec les couleurs du Mali. La flotte d’Air Burkina composée des MD87 et des CRJ 200 ne peut faire avancer la compagnie, du fait que le MD soit coûteux en carburant, et le CRJ étant petit leur fait perdre des passagers. Sans oublier le fait que sa maintenance et sa location coûtent plus cher que le MD. A l’issue d’une rencontre avec la Direction de la compagnie, les solutions préconisées par cette dernière en rapport avec la flotte ne semblent satisfaire les travailleurs.

Autre point d’inquiétude est la baisse du capital de la compagnie qui est passé de 3500 000000 FCFA à 952 620 000 FCFA sans que les travailleurs ne comprennent trop pourquoi. La gestion de la navigabilité de certains avions tels le CRJ se fait en France. Or, toutes les aviations civiles des pays sont autonomes et doivent par conséquent avoir en charge la gestion de la navigabilité de leurs avions immatriculés sous leur législation.

En outre, Air Burkina n’a aucune possibilité d’explorer le marché pour voir ce qui l’avantage en matière d’entretien de ses porteurs. Les visites se font avec des compagnies étrangères, notamment BRIT AIR (compagnie aérienne française). C’est à cette compagnie de déterminer le montant des pièces et de les refacturer à Air Burkina. Sur chaque pièce vendue à Air Burkina, BRIT AIR met en place une commission de 15%. Non- respect des engagements pris pendant la privatisation Pour les travailleurs, les problèmes actuels sont dus au non- respect du Business plan de la boîte. Lequel prévoyait l’acquisition d’un Boeing735 dont la maintenance et la consommation en carburant restent moins coûteux, en plus de sa très grande capacité et performance. La compagnie devrait également avoir son propre siège dont le lieu se trouve être l’actuel siège du CDP. Par quelle acrobatie, ils ne le savent pas. Un autre terrain a été acquis depuis lors mais la construction par la compagnie tarde également.

La compagnie préfère débourser 3 000 000 FCFA par mois pour la location des locaux. Le patrimoine de la compagnie (Fokker 28 avec pièces de rechanges, terrains bâtiment…) dont le crédit avait même été soldé n’est plus d’actualité depuis 2006. Puisque tous les avions exploités par la compagnie sont des avions loués. Un comité de suivi avait été mis en place en vue de la bonne exécution des closes de la privatisation. Le personnel très remonté voudrait savoir où est passé le patrimoine et qu’est devenu le Comité de suivi de la privatisation. Depuis 6 ans, environ 40 milliards sont injectés dans la boîte sans que cela n’améliore les choses. Au vu de tout ceci, les travailleurs craignent des velléités de liquidation de la compagnie. Toutefois, ils mettent en garde contre d’éventuels licenciements.

Plusieurs rencontres ont été tenues avec la Primature, le ministère en charge des transports et l’Agence nationale de l’aviation civile pour le maintien des activités. Tous les yeux sont alors braqués sur le Conseil d’administration qui devait se tenir du 24 au 25 avril 2013 à Paris. A présent, les délégués du personnel et les délégués syndicaux attendent les conclusions avant d’envisager quelconque action.

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