Ouagadougou - L’alliance pour la mouvance présidentielle (AMP) a annoncé jeudi son intention d’aller en campagne pour expliquer à ses militants les raisons de son vote il y a deux jours, en faveur de la création du sénat.
Le président de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP), Amadou Diemdoda Dicko, a annoncé que les leaders de cette formation vont « très prochainement » aller en campagne pour expliquer à leurs militants le bien-fondé du sénat et les arguments qui les ont motivés à voter pour, au cours d’une conférence de presse ce matin.
M. Dicko, par ailleurs président de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), répondant à l’opposition prête à manifester contre le sénat, a affirmé que « le débat du moment ne devrait pas porter sur la création du sénat mais sur ses attributions, son organisation et son fonctionnement ».
Il a invité les militants à demeurer « sereins » face au débat actuel qui à son goût, donne « l’occasion à certains manipulateurs de semer les germes de la haine et de la désobéissance dans les esprits des paisibles populations », malgré l’adoption de la loi par 81 voix pour et 46 contre.
Il a rappelé que l’AMP a pris part aux travaux du conseil consultatif sur les reformes politiques (CCRP) et aux assises régionales et nationales qui ont « confirmé » la volonté commune de créer une deuxième chambre, le sénat, et devait rester conséquente avec elle-même.
Pour lui, cette chambre haute comptera en son sein des représentants de la société civile, des collectivités territoriales, de la chefferie coutumière et religieuse, du genre, des burkinabé de l’étranger et rien ne vaut la prise en compte de ces couches pour le renforcement du jeu démocratique.
Le sénat peut être perçu comme « un contrepoids à l’assemblée nationale du fait que les lois sont soumises aux deux chambres ; ce qui contribuera nécessairement à l’améliorer la qualité du travail législatif », a-t-il ajouté.
L’AMP est composée de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT) et le Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB). Elle compte cinq députés siégeant à l’assemblée nationale, un président de conseil régional et treize (13) maires de commune dont trois communes urbaines.
Elle s’est alignée derrière le CDP pour voter la loi organique instituant le sénat et le retour du bicaméralisme.
L’AMP a pris part aux consultations préalables, boycottées par plusieurs partis de l’opposition, à l’issue desquelles la création du sénat a été retenue comme une proposition consensuelle devant être mise en œuvre.