Chaleur, changement d’horaires et d’habitudes, alimentation épicée… L’été concentre les facteurs favorisant la crise hémorroïdaire. Les conseils d’un spécialiste pour soulager rapidement la douleur.
Contrairement à ce que l’on croit souvent, les hémorroïdes sont des structures anatomiques normales situées dans le canal anal. Elles sont formées de petits coussins vasculaires qui renforcent l’étanchéité de ce dernier. Quand une thrombose (caillot), une inflammation ou une congestion apparaissent au sein de ces veines, on parle de crise hémorroïdaire. Celle-ci est toujours bénigne, ce qui ne veut pas dire indolore… Surtout si elle a tendance à se répéter !
Si vous avez du sang rouge et une sensation de pesanteur : pommade ou suppositoire
Ce type de crise concerne les hémorroïdes internes (à l’intérieur de l’anus). « Elles se manifestent par un saignement de sang rouge vif qui tache le papier toilette, ou qui éclabousse la cuvette, souvent associé à une sensation d’inconfort ou de pesanteur, précise le Dr Philippe Godeberge, gastroentérologue. Sauf si le saignement est important, ce n’est pas inquiétant et on peut attendre la fin des vacances, par exemple. Mais il faudra consulter pour confirmer le diagnostic, même si le saignement s’est arrêté. »
Outre la prise d’antalgique, rarement nécessaire ici, le traitement consiste à appliquer une crème (pommade ou suppositoire) et surtout à régulariser le transit. Les veinotoniques à base
de diosmine ou de ginkgo biloba, pris à forte dose pendant quelques jours, peuvent atténuer les symptômes et réduire la durée de la crise. « Il arrive parfois qu’une protubérance sorte
de l’anus au moment de la défécation. Si elle ne rentre pas seule, essayez de la réintégrer au cours de la toilette, conseille le spécialiste. Évitez les efforts importants, notamment ceux qui entraînent des contractions abdominales, gym sur la plage ou planche à voile, au moins pendant la crise. » Mais le mieux, c’est encore de la prévenir en luttant contre son principal facteur déclenchant : les troubles du transit.
Si vous ressentez une boule qui fait très mal : crème et antalgique
« Si vous sentez une boule à l’extérieur de l’anus qui ne saigne pas et qui fait très mal, c’est probablement une thrombose. Si vous n’avez aucun autre symptôme, notamment pas de fièvre, ce n’est pas grave, assure le Dr Godeberge. Le caillot se résorbera en quelques jours. » Si vous y êtes sujet, prenez votre traitement habituel. Sinon, demandez au pharmacien une crème apaisante pour une application locale deux ou trois fois par jour. Et luttez contre la constipation, qui entretiendrait le processus. « N’oubliez pas de prendre des antalgiques, insiste le spécialiste, du paracétamol de préférence, jamais d’aspirine, qui peut faire saigner. Au retour de vacances, n’oubliez pas de consulter, même si les symptômes ont disparu afin de confirmer le diagnostic et de vérifier l’absence de maladie sous-jacente. »
3 remèdes indispensables pour traiter les hémorroïdes
Une crème apaisante
Type Proctolog® ou Titanoréïne® (sans anesthésique allergisant) : à appliquer matin et soir et après chaque selle.
Un laxatif doux
Contre la constipation, du psyllium (Parapsyllium®, Transilane®…) ou du macrogol (Forlax®…) : un sachet dilué dans un grand verre d’eau, à boire avant le dîner de préférence.
Un antalgique
Du paracétamol (Doliprane®…), voire du tramadol (sur prescription uniquement) : à prendre en cas de thrombose (caillot). Ainsi qu’un phlébotonique (diosmine ou ginkgo biloba, type Ginkor® fort) en cas de crises hémorroïdaires internes fréquentes, à prendre de façon préventive durant tout le séjour.