Nés en Europe ou en Afrique, ils ont entre 20 et 40 ans et forment une diaspora d’un style nouveau. Diplômés, polyglottes et entreprenants, ils posent sur la terre de leurs parents un autre regard. Et plutôt que de financer les proches restés au pays, ils créent des entreprises, notamment dans la mode, à cheval entre les deux continents. Enquête sur ces jeunes créateurs de l’ère 3.0.
« J’ai commencé par hasard, en postant sur Facebook des photos de mes créations ou celles des stylistes qui me plaisaient. Puis, j’ai ouvert le groupe "J’aime le pagne de chez moi", pour m’en servir comme d’un blog », raconte Maureen Ayité, heureuse créatrice de la marque Nana Wax. Nous sommes en 2008, le webzine Fashizblack fait son apparition sur la toile. En dehors de la presse féminine noire, la mode africaine est quasiment hors radar. « Au départ, je dessinais mes modèles que je faisais coudre à Cotonou quand je rentrais. C’était juste pour moi, pas pour les vendre. Mais j’avais de plus en plus de demandes, alors l’été 2012, je suis repartie à Cotonou et j’ai utilisé les 1 500 € de ma bourse étudiante pour lancer une première commande. Je suis rentrée à Paris avec 15 modèles de robes et j’ai fait ma première vente. Des centaines de personnes sont venues et je n’avais pas assez de pièces. C’est là que j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai quitté Paris pour m’installer à Cotonou et créer mon activité. »
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