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Kosyam : mise en jambes présidentielle pour Roch
Publié le jeudi 10 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par A.O
Une vue de face du palais présidentiel de Kosyam




Les Burkinabè ont beau être d’une modestie à toute épreuve, ils ne manqueront pas de se féliciter du remarquable parcours démocratique qui a été le leur ces derniers temps. En effet, en l’espace d’une année, que d’actes marquants, que de symboles forts ! D’abord, une insurrection populaire qui chasse du pouvoir celui qui, pour s’y maintenir, s’apprêtait à tripatouiller la Constitution ; ensuite l’adoption d’une charte, véritable feuille de route devant conduire à un retour à l’ordre constitutionnel, concrétisée par la mise en place d’un exécutif et d’une Assemblée de la Transition ; enfin la résistance citoyenne qui est venue à bout du putsch du 17 septembre, comme un puissant détergent élimine une vilaine salissure. Et ce n’est pas tout.

Comment ne pas ajouter à cette liste de faits mémorables la bonne organisation des élections présidentielle et législatives du 29 novembre saluée à l’unanimité par la classe politique, les observateurs nationaux et étrangers et par la communauté internationale ? Cerise sur le gâteau électoral : le principal challenger malheureux qui s’en va féliciter le vainqueur des urnes bien avant l’annonce officielle des résultats provisoires. Comble de raffinement démocratique, voilà qu’en attendant l’investiture et la prestation de serment du nouveau locataire de Kosyam, le chef de l’Etat sortant reçoit son successeur fraîchement élu, pour ce qu’on pourrait qualifier de séance de mise en jambes. C’est en effet ce mercredi 9 décembre 2015 que le président de la Transition, Michel Kafando, a reçu à Kosyam le vainqueur de la présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré. Pour le futur locataire de Kosyam, ce fut une occasion de saluer toute l’action menée par son prédécesseur à la tête de l’Etat durant la Transition, tandis que pour son interlocuteur, il s’agissait d’exprimer la satisfaction de voir le vainqueur des urnes assumer les plus hautes responsabilités après la Transition et, bien sûr, d’évoquer la question de la passation de pouvoir.

Inédite, la rencontre de ce mercredi, jour de l’hebdomadaire conseil des ministres, l’a été vraiment car, il faut bien en convenir, pareille scène ne s’était encore jamais vue dans ce pays où, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, les successions ont toujours été heurtées : soulèvement populaire en 1966 puis en 2014 ; coups d’Etats successifs ; insurrection populaire suivie de la Transition qui actuellement vit ses derniers jours.

Deux présidents, l’un sortant et l’autre entrant, en conciliabule dans les salons feutrés de Kosyam, des images qui finiront par nous convaincre de la progressive maturation de notre démocratie. Certes, M’Ba Michel (1) n’a sans doute pas donné le code nucléaire au fils de Bila, comme cela se serait fait dans une démocratie multiséculaire comme celle des Etats-Unis, mais le Burkina a tout de même ses petits et grands secrets, ses dossiers pendants et autres instances présidentielles. Et il est de bon ton que le futur locataire, même si jadis il a assumé de très hautes fonctions, soit mis au parfum par l’autorité compétente. Ainsi, l’a assuré Roch Marc Christian Kaboré, «le Burkina Faso dans peu de temps reviendra à une vie constitutionnelle normale». Ouf ! Et tant pis pour celui qui par son entêtement a refusé obstinément de rentrer dans l’histoire quand son peuple lui demandait de quitter les choses avant que celles-ci ne le quittent.

Marie Ouédraogo
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