Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont animé, une conférence de presse, le mardi 8 décembre 2015, au Centre de presse Norbert Zongo, à Ouagadougou. Ils ont révélé les grands axes de la 17e commémoration de l’assassinat de Norbert Zongo.
13 décembre 1998 – 13 décembre 2015, cela fera 17 ans que le journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons ont été assassinés. Près de deux décennies après cet assassinat, toujours pas de justice pour les victimes. A quatre jours de ce triste anniversaire, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont organisé, une conférence de presse pour annoncer les activités qui vont ponctuer la commémoration. Il s’agit des assemblées générales, des conférences, des meetings, des marches-meetings sur toute l’étendue du territoire sur le thème : « Poursuivons la lutte contre l’impunité et pour la vérité et la justice sur le dossier Norbert Zongo et compagnons, ainsi que sur l’ensemble des crimes de sang et des crimes économiques impunis». Des hommages seront également rendus à Norbert Zongo et à ses compagnons, à l’élève Flavien Nébié, à l’étudiant Boukari Dabo, aux victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au putsch du 16 septembre 2015 et à toutes les autres victimes de la violence en politique. Et ce, par des rassemblements, des recueillements et des dépôts de gerbes et le port du deuil. « A Ouagadougou, à 7h, rassemblement au cimetière de Gounghin pour le dépôt de gerbes de fleurs, le recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et ses compagnons, aux martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch et autres victimes. A 9 h, il est prévu un meeting à la place de la Nation», a précisé le président du collectif, Chrysogone Zougmoré. A l’occasion, les conférenciers ont invité l’ensemble des composantes du CODMPP et de la CCVC, au peuple militant et sympathisant du « pays réel » à faire du 13 décembre 2015, un succès dans la lutte contre l’impunité, l’instruction sérieuse et le jugement sans complaisance des auteurs.
En 17 ans, rien de concret…
Le 17e anniversaire se tient dans un contexte post-insurrectionnel avec en toile de fond la dissolution du RSP et au lendemain des élections couplées présidentielle et législatives qui ne dissipent pas pour autant les préoccupations et les attentes des Burkinabè notamment en matière de justice. A la question de savoir quel est l’état des lieux de la procédure judiciaire et de celle d’indemnisation des victimes, Me Bénéwendé Sankara, l’un des avocats en charge du dossier, a répondu : «Le 17 avril 2015, nous avons reçu un avis à conseil qui nous informe qu’à la suite de la saisine du cabinet numéro 4 du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, une ordonnance de réouverture et d’information a été rendue le 8 avril 2015. Le dossier a été effectivement ouvert à la même date et des auditions se font jusqu’à présent ». Il a ajouté : « Le 20 octobre dernier, à 15h, Me Farama et moi avons été reçus par le juge d’instruction en charge du dossier pour nous faire le point et solliciter notre collaboration pour lui permettre de continuer
sereinement l’instruction». Pour lui, cette réouverture fait suite à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui avait enjoint l’Etat burkinabè d’ouvrir le dossier et d’indemniser les familles des victimes, au plus tard le 4 décembre 2015. En ce qui concerne ce point, à l’heure actuelle, il dit n’avoir reçu d’information allant dans ce sens. « Malgré la condamnation de l’Etat burkinabè en 2014 par la Cour et un contexte de transition émaillé de mille et un engagements à lutter contre l’impunité, le gouvernement de la Transition n’a fait mieux qu’annoncer la réouverture du dossier. Depuis et en réalité, rien de concret et de consistant n’a été entrepris », s’est indigné M. Zougmoré.
Mariam OUEDRAOGO