Le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers a lancé officiellement, le projet de distribution du yaourt dans les cantines scolaires de la région du Sahel. C’était le 3 décembre 2015 à Kampiti, village situé à environ 5 km de Dori.
Les premières distributions de la phase-pilote du projet ont commencé en mai 2015 au profit de 2 258 élèves de 13 écoles de Dori et des environs. Selon le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Burkina Faso Jean Charles Dei, tous les jours de classe, chaque élève reçoit à l’école un bol de 250 g de yaourt en remplacement de la bouillie de super-céréale importée de l’extérieur et fait de farine fortifiée de maïs, de soja et de lait. Pour lui, au cours de la phase pilote qui sera poursuivie durant l’année scolaire 2015-2016, 20 écoles sont ciblées afin d’atteindre 2 500 élèves. En outre, M. Dei a précisé que sous réserve de financement disponible, le projet sera progressivement étendu à tous les élèves de la région du Sahel. « Le projet de distribution du yaourt vise l’amélioration de la valeur nutritive des repas servis aux enfants par l’introduction de la consommation des protéines animales, la diversification de leur alimentation, la motivation des élèves à fréquenter régulièrement l’école, tout en soutenant la production du lait et l’économie locale », a expliqué le représentant du PAM au Burkina Faso. Pour ce faire, a confié Jean Charles Dei, durant la phase-pilote du projet, c’est l’unité de transformation de lait « Kossam N’ ai Bodedji » qui signifie en langue nationale fulfuldé « le lait de vaches rouges ». Cette unité de transformation est un groupement de 30 femmes basé à Dori transformant en yaourt pour l’alimentation des élèves le lait de vaches collecté localement.
Le représentant des donateurs, Luc Pincince, par ailleurs, chef de la coopération de l’ambassade du Canada au Burkina Faso a rappelé qu’une bonne alimentation scolaire contribue à l’état nutritionnel des enfants et à celle des capacités d’apprentissage à l’école. « Dans la région du Sahel où le déficit céréalier est récurrent, vous comprenez avec moi toute la portée des repas scolaires sains et équilibrés fournis par le gouvernement en collaboration avec le PAM et avec l’appui financier du Canada, de la Fondation Cartier et du Royaume du Luxembourg» a-t-il poursuivi.
« Les muscles de l’intelligence se trouvent dans le ventre »
Puis, il a rassuré que ces donateurs restent mobilisés autour de la question de l’alimentation scolaire des enfants qui incarnent l’avenir des générations futures et se félicite de la mise en œuvre de ce projet innovant.
Le porte-parole des producteurs et collecteurs de lait, Boureima Dicko, a estimé que le projet est une source d’augmentation certaine de leurs revenus, de création d’emplois et partant de l’augmentation de leurs moyens d’existence. C’est en ce sens, qu’il a révélé qu’après quelques mois de collaboration, il peut affirmer que le partenariat entrepris avec « Kossam N’ ai Bodedji » a contribué et contribuera davantage au développement de leur activité. Toute chose, qui l’exhorte à espérer que cette collaboration conduira les producteurs et collecteurs de lait vers la professionnalisation de leur filière afin de sortir de la dépendance. Quant au représentant des élèves Aboudramane Moussa Dicko, il a exprimé toute sa gratitude au Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) et à ses partenaires pour avoir initié ce projet. « En retour, nous prenons l’engagement de bien travailler en classe car ventre plein n’a que l’oreille pour écouter et bien écouter le maître pour réussir », a-t-il indiqué. A l’adresse des parents d’élèves, il leur a demandé d’accompagner le gouvernement et ses partenaires pour un jour prendre la relève dans les écoles.
Pour le ministre de l’Education nationale et de l’Alphétisation, Samadou Coulibaly, l’impact de la cantine scolaire sur la qualité de l’éducation ne fait plus l’objet d’aucun doute. Selon le ministre Coulibaly, la cantine scolaire a toujours accompagné l’école depuis l’introduction de celle-ci au Burkina Faso il y a plus de six décennies. « Depuis lors, notre pays a compris que la qualité de l’éducation est étroitement à l’état nutritionnel et sanitaire de nos enfants. Ne dit-on pas que les muscles de l’intelligence se trouvent dans le ventre ? », s’est-t-il interrogé. Avant de soutenir que : « C’est pourquoi, le gouvernement du Burkina Faso a toujours fait de l’alimentation scolaire une de ses plus grandes préoccupations ». C’est dans cette optique qu’il a salué le PAM pour son inestimable contribution à l’effort du gouvernement dans la recherche de solution stable pour une école acceptée, attrayante et épanouie dans le Sahel.
Souaibou NOMBRE