Enfin le soleil à Ouaga ! Ce matin, quand je me suis réveillé, courbaturé, en sueur du fait de la chaleur, d’un coup, j’ai vu que Ouagadougou a un soleil ! Du vrai soleil ! Le même soleil qu’il y a à Paris et le même au Mali et en Israël. Waï, il brûle comme pas possible. C’est ce matin que Ouagadougou a eu le soleil pour la première fois. Or l’autre jour à la réunion de Kosyam, ils ont parlé de construction de centrales solaires. Mais je n’ai rien compris. Je veux dire, ce n’est pas trop tôt ou encore il était temps. Mais bon, comme il n’y avait pas le soleil, c’était ça le problème, il fallait donc utiliser la SONABEL. On a pas le soleil, mais on a le pétrole ! Je m’embrouille, je veux plutôt dire qu’on n’a pas le pétrole, mais on a le soleil. On l’a certes, mais on fait quoi avec ? Rien. Tout comme on ne fait rien contre les délestages et les coupures de la SONABEL. On nous avait dit qu’en mai on n’en parlerait plus ! Voilà le mois de mai et les coupures continuent. Le problème est que l’on ne communique même plus là-dessus. Les populations constatent simplement la rupture du jus. Couturiers, menuisiers métalliques et bien d’autres utilisateurs de l’électricité, voient leurs activités bloquées. Des activités qui leur permettent pourtant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Il y a donc un aspect économique très important dans cette affaire-là. Et, l’autre problème avec ces coupures et délestages, C’est qu’au moment où tu t ‘attends à voir ta facture d’électricité en baisse après coupures et autres délestages, te voilà surpris : rupture de jus ou pas, tu paies le même montant ! Je ne comprends vraiment pas cette affaire-là. Que l’on m’explique. On dirait que la SONABEL n’arrive pas à couvrir toutes les demandes en électricité. En termes plus clairs, la demande est plus forte que l’offre. Normal, si ces machines à électricité ont le même âge que mon yaaba. Mais j’ai l’impression que l’on ne dit pas toute la vérité sur cette affaire d’électricité. Ce n’est pas qu’une question de moyens pour faire changer les choses. On parle d’autres sources d’énergie comme le solaire. C’est super, mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé depuis ? C’est la preuve que ce problème n’est pas qu’une question de moyens. Et puis, je constate que c’est au moment où l’Occident s’est mis à la recherche d’une alternative que les pays du Sud aussi ont suivi. Ce n’est pas mauvais. En tout cas, la souveraineté se trouve aussi dans le soleil. Ce n’est pas un truc de fou hein ! En utilisant le soleil, les pays comme la Haute Volta, ha ! Que dis-je, le fou-là même ! En utilisant l’énergie solaire, les pays comme le Burkina Faso vont acquérir une forme d’autonomie. Ils vont se libérer de la férule du pétrole, de la férule du gasoil, de la férule des vendeurs de pétrole. Et c’est là, la vraie libération pour la vraie souveraineté. Une souveraineté acquise au soleil ou par le soleil. Qu’est-ce qui bloquait même l’utilisation de cette source d’énergie ? Il paraît que ça coûte énormément cher, mais plus cher que le pétrole ? Je n’en suis pas si sûr. Et puis, des gens, des Burkinabè sont là, avec des diplômes dans le domaine, il faut leur faire appel. Ici, les gens n’ont jamais su valoriser l’expertise nationale disponible. On préfère souvent importer. Mais tout ça doit finir, vivement donc l’indépendance, l’indépendance vraie.