Depuis un certain temps, les médias en ligne et les réseaux sociaux sont inondés de bandes sonores présentées comme des écoutes téléphoniques entre Djibrill Bassolet et Guillaume Soro. Le Premier ministre du Burkina Isaac Yacouba Zida a coupé court aux débats en soutenant que les enregistrements sont authentiques. Depuis lors, d’autres bandes sonores circulent. Il s’agit d’une conversation entre Gilbert Diendéré et son fils et de Djibrill Bassolet et de Rebecca Attay, une proche du président togolais. Nous vous proposons la retranscription desdites conversations.
Djibrill Bassolet ( DB) : Allo
Rebecca Attayi ( proche de Faure Eyadéma) : Comment ca va ?
DB : Bien et toi-même
RA : C’est toi-même ? Je voulais t’appeler entre hier et avant-hier. Je te jure que je ne dors plus la nuit.
DB : Rire
RA : je te jure que je ne dors pas. Le président a voyagé hier. Je viens d’avoir notre ami de la Côte d’Ivoire. Comment il s’appelle là. Il voulait venir ici pour que l’on voit ce que l’on peut faire ensemble. Je vais attendre que le président revienne pour le faire venir. On va étudier ce que l’on va faire parce toi tu ne peux pas bouger.
DB : En fait, lui par contre je recommanderai beaucoup de prudence.
RA : Gilbert ?
DB : Non, l’ami de Côte d’Ivoire. Quand il était ici, malheureusement, il a pris trop de contact. C’est un monsieur très passionné. Il a pris beaucoup de contacts avec la femme de l’intéressé. Quand il partait, comme il avait un véhicule immatriculé en Côte d’Ivoire, j’avais un agent avec lui. Ils ont été zélés. Ils ont pris avec eux une kalachnikov. Ils ont été interpellés à 100 km d’ici. Cela a fait grand bruit. Tu connais le contexte ici. La gendarmerie l’a interpellé. Ils ont fait quelques investigations. Quand j’ai vu le commandant de la gendarmerie, la chose s’est arrangée à Ouagadougou. Le problème est rentré dans l’ordre. Il a pris l’avion et il est parti.
RA : Il est grillé
DB : Voilà. Tu as tout compris. C’est allé loin. Il y a des éléments que les gens ont pris notamment des contacts téléphoniques, des sms même avec la femme de Gilbert ici. C’est paru dans la presse. Du coup moi-même je l’ai appelé et je lui ai dis de faire le dos rond , de se débrancher et surtout de ne pas bouger. Quand il y a des choses comme cela, je préfère préserver mes amis. Il n’est pas précautionneux comme toi et moi. Il est chaud.
RA : On peut se servir de lui contre toi. C’est aussi cela. Comme ils connaissent vos relations
DB : exactement. En plus il est très bien connu ici. Il connaît tous les Roch et Ablassé. Donc, je recommanderai beaucoup de prudence
RA : Je lui dirai avec beaucoup de diplomatie d’attendre un peu. Maintenant parle-moi de toi. Comment ça se passe ?
GB : Moi, ça se passe superbement bien. Rire
RA : Pourquoi tu me dis cela ? Pourtant tu es dans le pétrin. Rires
GB : Rires. Rebecca, est-ce que je t’ai déjà raconté des histoires ? Je te dis, ces gens sont paumés et perdus. Dans tous les cas, le fait de mettre mon nom sur la liste des gens dont on a gelé les avoirs, ils vont être déçus quand ils vont aller voir mon compte à la BOA. Rires
RA : Rire aux éclats
DB : Si tu trouves 5 millions de F CFA là-dans, c’est beaucoup. C’est de petits comptes de fonctionnement quotidien. Je paie de petits trucs avec.
RA : Je ne veux pas que l’on salisse ton nom
DB : tu sais aujourd’hui ce qui se passe. Le RSP n’a pas désarmé. Je te jure qu’ils ont bâti toute leur stratégie en liquidant le RSP et l’autre par rapport au coup qu’ils ont fait. C’est vrai qu’ils ont vraiment donné le bâton pour les abattre. Mais de manière concrète, les gens ont résisté. Ils n’ont pas désarmé. Et même qu’ils sont en train de préparer une contre-offensive. Mais la peur est dans le camp des autres. Je te l’assure. Ils se cachent tous. Même jusqu’au Roch, il n’y a pas un seul qui circule librement. Il faut le savoir. Ils font du cinéma pour impressionner les gens.
RA : les blancs aussi se mêlent
DB : non non ! Ils n’ont pas du tout la situation en main. Ca va aller de mal en pire. Tu va voir. Il n’y a pas de problème. Tu sais que si c’était aussi mauvais que cela je serai déjà sorti. Je trouve que ce n’est pas le moment. Il faut rester vigilant bien sûr pour se protéger. Mais il faut animer. Je suis sûr que les choses vont se décanter dans les jours qui viennent. Puis on ira vers un ordre.
RA : ce qui m’intéresse c’est qu’il rétablisse ta moralité et ta dignité pour que tu puisses aller rapidement aux élections. C’est cela ma priorité.
DB : Rires. Ma moralité et ma dignité sont intactes.
RA : Quand tu racontes des choses comme cela, ça me touche. Je te connais. Evidemment. C’est politique. C’est fait exprès pour t’éliminer du jeu. Tu comprends. L’opinion publique ne te connaît pas. C’est un peu énervant.
GB : C’est vrai. Mais nous allons surmonter cela. C’est vrai qu’il nous a foutu un peu dans la merde mais ça va passer. Les gens te taperont dessus. La lutte politique est cela. Tu le sais mieux que quiconque.
RA : Oui. Rires. Depuis 3 jours que je voulais t’appeler. Mais je me suis dit qu’il fallait que je te laisse souffler.
DB : Tu vas voir. Ce n’est pas du cynisme. On ne peut pas avoir meilleure situation que maintenant. On est vraiment bien.
RA : Super
DB : Si jamais, il y a une compétition sans exclusion, on est à Kosyam parce que les atouts que nous avons les autres ne les ont pas. Ce sont ces atouts qui vont être utiles aujourd’hui. Il faut quelqu’un qui peut maîtriser l’armée et toutes les composantes de cette armée parce que la crise est en train de devenir militaire aussi. Il faut quelqu’un qui peut concilier les positions avec Blaise Compaoré qui ne veut pas sentir le MPP. Le CDP aujourd’hui est complètement atteint et capité parce que le dispositif qui dirigeait était celui de Gilbert. Tu vois les Eddie Komboïgo. Ce dispositif est considérablement affaibli. La tendance naturelle des cadres du CDP est de se regrouper autour de moi. C’est cela qui fait mon atout. La situation est malgré les apparences plutôt favorable. Maintenant il faut tenir bon et ne pas rentrer dans la polémique des réseaux sociaux. Il ne faut pas trop s’exposer parce qu’il y a la sécurité physique qui est importante. Sinon autrement c’est bon. J’ai le moral. Rires
RA : Je vais en parler au chef alors
DB : ok
RA : Il a dit qu’il y a longtemps qu’il a de tes nouvelles. Je lui avais promis de t’appeler.
DN : C’est excellent
RA : Prends soins de toi. On tient à toi. Et moi la première.
GB : Allez bye