L’ancien patron du Régiment de sécurité présidentielle, le général Gilbert Diendéré, a été inculpé pour «complicité» dans l’assassinat en 1987 du président Thomas Sankara. Lieutenant au moment des faits, Gilbert Diendéré était commandant en second du Centre national d’entrainement commando.
La dépouille du père de la révolution a été exhumée au mois de mai dernier du cimetière où il reposait pour savoir si c’est bien lui et pour tenter d’établir les circonstances exactes de son assassinat le 15 octobre 1987, lors du coup d’Etat qui avait porté Blaise Compaoré au pouvoir. Une dizaine de personnes sont également inculpées pour la même affaire.
Dans le livre de Ludo Martens «Sankara, Compaoré et la révolution burkinabè», le général Diendéré avait donné sa version des faits sur le décès de l’ancien président. Voici ce qu’il expliquait : « Nous savions que Sankara avait une réunion au Conseil à seize heures et nous avons décidé d’aller l’arrêter là-bas… Peu après seize heures, la Peugeot 205 de Sankara et une voiture de sa garde sont arrivées devant la porte du pavillon ; une deuxième voiture de la garde est allée stationner un peu plus loin. Nous avons encerclé les voitures. Sankara était en tenue de sport. Il tenait comme toujours son arme, un pistolet automatique, à la main. Il a immédiatement tiré et tué un des nôtres. A ce moment, tous les hommes se sont déchaînés, tout le monde a fait feu et la situation a échappé à tout contrôle. Des personnes qui l’attendaient à l’intérieur du bâtiment sont venues à sa rencontre ; d’autres sont sorties quand elles ont entendu des coups de feu. Parmi ceux qui sont tombés, il y avait Patrice Zagré, un homme avec qui nous avons beaucoup travaillé et dont tout le monde a regretté la mort. Les gardes de corps de Sankara dans la deuxième voiture n’avaient pas réagi ; ils ont simplement été désarmés. »
Gilbert Diendéré est actuellement incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées après une tentative de putsch contre les autorités de la Transition en septembre dernier.