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Majorité stable à l’Assemblée nationale : «L’UNIR/PS et le MPP sont de la même famille idéologique… », Salif Diallo, directeur national de campagne de Roch
Publié le lundi 7 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Présidentielle
© aOuaga.com par G.S
Présidentielle 2015 : le MPP remercie les militants pour la victoire de son candidat
Samedi 5 décembre 2015.Ouagadougou. La direction nationale de la campagne du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé une conférence de presse pour remercier ses militants et le peuple burkinabè pour la victoire de son candidat, Roch Marc Christian Kaboré, à l`élection présidentielle du 29 novembre dernier. Photo : Salif Diallo, directeur national de campagne du MPP et 1er vice-président de ce parti




Le directeur national de campagne du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé un point de presse ce 5 décembre 2015 au siège national de campagne dudit parti à Ouagadougou. Salif Diallo, entouré des partis qui ont soutenu le candidat Roch Marc Christian Kaboré, a, à cette occasion, indiqué que des «contacts» étaient pris pour que leur champion ait une majorité stable à l’Assemblée nationale pour pouvoir mettre en œuvre son programme politique. Des alliances sont donc en vue avec certains partis politiques et pas seulement…



Une conférence de presse pour «remercier les électeurs et tout le peuple burkinabè pour l’élection du nouveau président, Roch Marc Christian Kaboré». C’est l’exercice auquel s’est livré le directeur national de campagne du MPP, Salif Diallo, le samedi 05 décembre dernier. Pour l’occasion, il était entouré non seulement de certains leaders du MPP mais aussi des responsables de partis politiques qui ont soutenu le candidat Roch Marc Christian Kaboré lors de l’élection présidentielle. Elu, le président n’a cependant pas obtenu la majorité absolue aux élections législatives. Rien d’alarmant pour le directeur national de campagne, qui souligne que ce sont là les «performances réelles d’un parti qui a été créé il y a moins de deux ans». Et d’ajouter : «C’est bien pour la démocratie au Burkina Faso. On aurait appliqué un scrutin à la majorité absolue que le MPP aurait fait le Tuk-guili. Or, le Tuk-guilli n’est pas opérant aujourd’hui pour le développement et la démocratie. Nous n’avons pas voulu d’une telle Assemblée monocolore. Aujourd’hui, l’Assemblée est multicolore et cela est bien pour la démocratie. Cela permet d’avoir non seulement une opposition crédible, mais aussi de gouverner avec des alliances. »

Justement, à propos des alliances, Salif Diallo a indiqué qu’ils avaient pris des «contacts pour que le président Roch Marc Christian Kaboré ait une majorité stable à l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre son programme». Des précisions seront données sur les contours de ces alliances, a-t-il indiqué. Trop long pour les journalistes qui n’ont pas manqué, sur-le-champ, d’aborder la question de l’alliance avec certains partis, notamment l’ex-famille politique des principaux membres du MPP, le CDP, qui a obtenu 18 sièges. Ce parti devra d’abord faire son «autocritique», à en croire Salif qui est par ailleurs premier vice-président du MPP chargé de l’orientation politique : «Il faut donner le temps au temps. Le CDP s’est arc-bouté à défendre la modification de l’article 37, contrairement aux aspirations de notre peuple. Il appartient au CDP de revenir sincèrement vers le peuple en faisant son autocritique profonde. Défendre la monarchisation d’un pays, transformer la république en un royaume, ce sont des positions aux antipodes de la démocratie. Tant que le CDP va continuer de défendre Blaise Compaoré et sa vision politique, il va être difficile pour nous de faire un rapprochement avec lui», a-t-il dit sur la question.

En plus de la tentative de modification de l’article 37 de la loi suprême, le directeur de campagne a noté que « le dernier coup d’Etat montre que les premiers dirigeants du CDP en fuite ont participé à cette tentative de coup d’Etat contre le peuple ». Tout cela, ajouté à l’attitude de certains responsables de l’ex- parti au pouvoir pendant le putsch ainsi qu’aux conséquences aux plans humain et économique de ce coup de force, a fait dire à Salif Diallo que, pour le moment, aucune alliance n’est possible avec ses anciens camarades.



Une alliance qui prend en compte les OSC



Par contre, la cour faite par le parti de Roch à l’UNIR/PS de Me Bénéwendé Stanislas Sankara est manifeste : «L’UNIR/PS, le MPP et la plupart des partis qui sont autour de cette table sont de la même famille idéologique avec des variantes. Mais le tronc est commun. Idéologiquement, nous partageons les mêmes fondamentaux, il n’y a véritablement même pas de problème à ce niveau», a précisé Salif Diallo qui a par ailleurs noté que l’alliance qui se mettrait en place ne se limiterait pas aux partis politiques. Les Organisations de la société civile (OSC) également seront dans le coup : «Nous sommes très au sérieux avec les OSC. Notre perspective n’est pas de créer un exécutif uniquement avec les partis politiques. La donne au Burkina Faso est qu’il y a des partis politiques, des autorités coutumières et religieuses, des OSC ,etc. Avec les OSC donc il y aura une relation honnête, apaisée et surtout de dialogue».

Mais que recevront en retour les 17 partis qui ont soutenu l’élection du candidat du MPP? Question «saugrenue» de l’avis du directeur national de campagne, pour qui le pouvoir acquis n’est pas un gâteau à partager : «Ce ne sont pas des partis qui se sont retrouvés au soir d’une victoire autour d’un gâteau, chacun avec son couteau pour tailler sa part ; nous refusons d’aborder les problèmes sous cet angle. Il s’agira plutôt, dans le cadre de cette alliance, de travailler à appliquer le programme pour lequel Roch Marc Christian Kaboré a été élu.»

Gorba, comme on surnomme Salif, 1er sur la liste nationale du MPP aux dernières législatives, qui a reçu le quitus des électeurs pour siéger à l’Assemblée nationale, le fera-t-il ? «Je suis militant d’un parti, et c’est ce parti qui décide quel député va siéger et quel autre ne siégera pas. Les organes de mon parti ne m’en ont rien dit encore».

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, sera-t-il présent à l’investiture de Roch, vu le climat délétère actuel entre nos deux pays? «Ce sont les autorités de la Transition qui fixent la date de l’investiture et qui lancent les invitations. Pour notre part, nous n’avons aucun problème avec le président ADO et nous souhaitons qu’il y soit présent.» Ambiance.



Boowurosigué Hyacinthe Sanou
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