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Législatives du 29 Novembre : vers une cohabitation à la burkinabè
Publié le vendredi 4 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
CNT
© aOuaga.com par A.O
CNT : le Président de la transition s`adresse aux députés
Mardi 27 octobre 2015. Ouagadougou. Le Président de la transition, Michel Kafando, est allé s`adresser aux députés du Conseil national de la transition (CNT) dans leur hémicycle conformément à l`article 51 de la Constitution




Les fins analystes politiques l’avaient prédit : la bataille de l’Assemblée nationale serait rude. Le verdict des urnes rendu public, hier mercredi 2 décembre 2015, par la CENI leur a donné raison.

Ceux qui se demandaient si le président nouvellement élu disposerait d’une majorité confortable pour gouverner sont désormais fixés : pour ce double scrutin de dimanche passé, les électeurs ont certes décidé de confier le pouvoir exécutif au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) mais pour ce qui est du pouvoir législatif, ils ont préféré renvoyer les prétendants au perchoir dos-à-dos.

En effet, arrivé en tête à la course à l’Hémicycle avec 55 sièges sur les 127, le MPP n’a cependant pas pu franchir la barre décisive des 64 sièges pour s’adjuger le Graal parlementaire. Forcément, le parti de Roch Marc Christian Kaboré, nouveau président du Faso, va recourir au jeu des alliances, nature voire contre-nature, pour se tailler le fauteuil du chef du Parlement, occupé dix ans durant par le futur hôte du palais de Kosyam.

Aucune majorité parlementaire à l’issue des élections, c’est tout simplement inédit. Une première sous la quatrième République. Il y a eu donc le «win vouka», le coup K-.O. mais il n’y aura pas de «Tuk guili», ou raz de marée. Et c’est tant mieux ainsi pour notre démocratie qui a longtemps souffert de la suprématie écrasante d’un parti.

Une nouvelle carte parlementaire vient donc d’être tracée et, avec elle, un nouveau Burkina où on assistera à une cohabitation (1) à la sauce burkinabè.

Dans l’histoire politique de notre pays, on assiste alors au remake, en plus compliqué, d’un schéma des législatives de 1978. Avec d’un côté le RDA et son allié, le PRA, qui ont engrangé 29 sièges, et de l’autre la coalition Front de refus-UNDD-UPV, lesquels en ont obtenu 28. D’où cette bataille épique sur la notion de majorité absolue.

En attendant les résultats du mercato parlementaire auquel est contraint le MPP, signalons que l’une des grandes révélations de ces législatives est sans conteste le score réalisé par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Avec 18 sièges dans l’escarcelle, l’ex-parti au pouvoir a fait mieux que résister. Figure repoussoir des insurgés des 30 et 31 octobre 2014, c’est en revenant politique que le parti de la daba et de l’épi de mil retrouve l’Assemblée nationale d’où il a été chassé par portes, fenêtres et cheminées. Malgré l’exil de son géniteur, Blaise Compaoré, la fuite à l’étranger de ses caciques, l’emprisonnement de nombre de ses cadres, l’assèchement de ses ressources par le gel de ses avoirs, le CDP, sans pour autant renaître de ses cendres, a réussi un surprenant come-back. Il aurait pris part à la présidentielle qu’il en aurait été autrement. C’est-à-dire qu’un second tour aurait pu avoir lieu.

Mais trêve de supputations ! Maintenant que nous connaissons la configuration de la future Assemblée nationale, reste à savoir de quel pedigree seront faits nos prochains honorables députés. De leur expérience et sens politiques, de leur capacité à s’affranchir du carcan de la fameuse discipline du parti dépendra le climat sociopolitique de la nation. L’époque des godillots est révolue, et les 127 élus doivent le savoir. Idem pour le nouveau président dont le quinquennat ne sera pas de tout repos. L’insurrection populaire est passée par là.

Plus rien ne sera comme avant.

Alain Saint Robespierre
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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