Kaboré élu président, doit attendre les législatives pour tourner la page Campaoré

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Publié le mardi 1 decembre 2015 | AFP

© aOuaga.com par A.O
Politique : le MPP chez le président du PDS/Metba
Mercredi 10 septembre 2014. Ouagadougou. Une délégation du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition) conduite par son président, Roch Marc Christian Kaboré, s`est rendu dans l`après-midi au domicile du président du Parti pour la démocratie et le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS.Metba), Arba Diallo

Roch Marc Christian Kaboré, élu président du Burkina Faso sans contestation dès le premier tour lundi, doit désormais attendre les résultats des législatives attendus mercredi pour connaître sa marge de manoeuvre en vue de mener sa politique de développement, dans un pays à l'histoire marquée par des coups d'Etat.
Les résultats de ce scrutin à un tour à la proportionnelle par circonscription "devraient sortir demain (mercredi) dans la journée", selon une source au sein de la Commission électorale.
La composition de l'Assemblée nationale sera déterminante, notamment le poids du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ancien parti du président déchu Blaise Compaoré, chassé par la rue il y a un an après 27 ans de pouvoir. M. Compaoré est actuellement en exil en Côte d'Ivoire voisine.
Le CDP n'a pas présenté de candidats à la présidentielle car une loi bloque les responsables ayant soutenu la réforme devant permettre au président déchu de briguer un nouveau mandat. Mais aux législatives, il pourrait réaliser un bon score grâce à sa bonne implantation dans les campagnes.
Crédité de 53,49% des suffrages contre près de 30% à son principal adversaire Zéphirin Diabré, M. Kaboré a invité les Burkinabè à se "mettre au travail immédiatement".
"C'est tous ensemble que nous devons servir le pays", a affirmé l'ancien cacique du système, élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.

-'Choix de la raison'-

Le président français François Hollande s'est entretenu par téléphone avec M. Kaboré, auquel il "a adressé toutes ses félicitations pour son élection nette et incontestable" et "a rappelé le caractère exemplaire de la transition politique au Burkina Faso", a indiqué l'Elysée.
Le président élu doit maintenant "prouver que les Burkinabè ne se sont pas trompés, en agissant pour les satisfaire", estime Harouna Kaboré, porte-parole d'une vingtaine d'organisations de la société civile dont le Balai Citoyen, en pointe lors de l'insurrection d'octobre 2014.
"C'est l'une des élections les plus propres que l'Afrique ait organisée", estime le politologue Salam Kassem. "Les Burkinabè ont fait le choix de la raison pour gérer l'après-Compaoré, ils ont opté pour Roch parce qu'ils ne veulent pas une rupture brutale, ils veulent une sortie en douceur du système".
Mais M. Kaboré "ne doit pas faire l'impasse (sur) la gestion des dossiers judiciaires" liés à l'ancien régime, prévient-il.