« Ivoiriens du Burkina : François Touré n’est plus président ». Ainsi titrions-nous dans notre édition du mardi 21 mai 2013 sous la rubrique « On en parle ». Le même jour, François Touré s’est rendu à notre rédaction pour un bref entretien afin de nous donner sa version des faits. Voilà, en substance, ce qu’il a dit.
« Le Pays » : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
François Touré : Je suis Kakpometia François Touré, président de l’Union des ressortissants de la République de Côte d’Ivoire au Burkina (URECIB).
Quelle est la date de création de votre Union ?
Notre union a été créée en novembre 1999 et j’en suis actuellement le président.
Quels sont ses objectifs ?
Elle a pour objectif d’œuvrer pour le bien-être des Ivoiriens vivant au Burkina. Elle est apolitique et à caractère social.
Quel est le but de votre visite ?
Je suis venu dire que François Touré est et reste le président de l’URECIB jusqu’en février 2014. J’ai été élu président en février 2011 pour trois ans, donc mon mandat prendra fin en février 2014. Je suis victime d’accusations mensongères et c’est tout simplement parce que je suis en train d’organiser l’assemblée générale de la vérité le samedi 25 mai prochain que des personnes courent pour déstabiliser, décourager et démoraliser les Ivoiriens avec ces propos dans les journaux.
Que vous reproche-t-on ?
Il s’agit de 10 millions de F CFA que le président Alassane Dramane Ouattara avait remis aux Ivoiriens il y a deux ans, lors de son premier passage officiel en tant que président de la République au Burkina Faso. C’était, je crois, le 16 mai 2011. A cette date, le président Alassane Ouattara a offert dans la salle, à l’hôtel Libya, 10 millions à la communauté ivoirienne. Cet argent m’a été remis main à main et on a promis séance tenante au président de participer à son investiture qui n’avait pas encore eu lieu, à Yamoussoukro. Effectivement, nous avons utilisé une partie de cet argent pour louer des cars d’une compagnie de la place pour aller à Yamoussoukro et revenir. Au cours de cette investiture, nous avons loué des chambres, acheté à manger, acheté des pagnes pour l’ensemble de la délégation. A notre retour, j’ai organisé une assemblée générale le 19 juin 2011 et il était question des 10 millions. Il y avait tellement de disputes que les Ivoiriens voulaient qu’on partage l’argent aux 6 000 Ivoiriens vivant au Burkina. Imaginez 10 millions divisés par 6 000 personnes. On aurait moins de 2 000 F CFA par personne. En dehors de cela, nous avons partagé l’argent à toutes les associations ivoiriennes reconnues. Le sieur Mamadou Koné qui a fait passer ce communiqué dans les journaux a même reçu 500 000 F CFA de mes propres mains le 1er novembre 2011 (avec des documents à l’appui). L’ambassadeur Abdou Touré, au cours d’une réunion organisée à sa résidence avec une cinquantaine d’Ivoiriens et à laquelle j’étais présent, m’a fait savoir que le fait de partager l’argent aux associations n’était pas une bonne initiative et qu’il aurait fallu que je prenne les 10 millions pour les lui remettre. J’ai dit non car nous sommes majeurs et dans nos statuts et notre règlement intérieur, nous ne faisons aucunement allusion à l’ambassade ou à l’ambassadeur. Voilà des faits qui me sont reprochés, des faits faux, calomnieux et soutenus par le délégué du RDR (Rassemblement des Républicains) qui est venu voir Abdoulaye Traoré pour exiger que je donne à chacun des 4 partis du RHDP (RDR, PDCI/RDA, UDPCI, MFA) 1,5 million, ce qui veut dire 6 millions en tout. Je suis toujours resté ferme sur ma décision : j’ai refusé. Mais je tiens à préciser que l’argent a été remis à toutes les associations qui sont au nombre de 63 aujourd’hui et que je reconnais. J’ai les documents avec les signatures de toutes ces associations. Cet argent a aussi servi à venir en aide à des Ivoiriens qui étaient dans des difficultés (décès, affaires en Justice, etc.). C’est pourquoi j’invite tous les Ivoiriens le 25 mai 2013, à la mairie centrale de Ouagadougou, à la maison des associations de 8h à 14h pour une assemblée générale que j’appelle AG de la vérité.
A combien s’élèvent les dépenses à l’heure actuelle dans les 10 millions ?
A ce jour, les Ivoiriens ont 2 125 000 F CFA dans leur caisse et je ne donnerai cet argent à aucun parti politique, à aucun ambassadeur encore moins à des personnes de mauvaise foi.