OUAGADOUGOU -- Les élections présidentielles et légisaltives devant mettre fin à la période de transition au Burkina Faso, plus d'un an après le soulèvement populaire qui a renversé le régime de Blaise Compaoré, se déroulent dimanche dans le calme, dans toutes les localités du pays.
A l'école primaire de la Patte d'Oie à Ouagadougou, quartier où est domicilié Roch Marc Christian Kaboré, l'un des favoris à ce scrutin, parmi 14 candidats, les bureaux de vote ont ouvert depuis 06h00 (locale) et de longues files d'attentes sont perceptibles de loin.
A Ouagadougou, dans tous les bureaux de vote visités, la même scène est observée. "Je suis venu depuis 05h00 du matin (...) quand je suis arrivé, il y avait seulement deux personnes devant moi. Je suis déterminé à voter", a confié Tahirou Koné, un jeune étudiant de 20 ans.
Plus de 5,5 millions de Burkinabè sont appelés à prendre part à ce scrutin qui permettra d'élire le Président de la république et 127 députés.
"Ce scrutin est très important pour notre avenir. C'est nous qui avons chassé Blaise Compaoré, et nous devons prouver au monde que nous ne nous sommes pas trompés", lance à la queue d'une file d'attente, Gisèle Tapsoba, un enfant au dos.
A Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, selon des témoins contactés, les populations sont sorties massivement pour voter.
Le scrutin se déroule dans le calme, mais quelques irrégularités ont été constatées dans certains bureaux de vote, dues à un manque de matériel, notamment des spécimens, utilisés pour les législatives.
Le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Kaboré, un des favoris à la présidentielle au Burkina Faso, a voté dans un bureau de vote situé dans une école primaire dans son quartier, Patte d'oie, a-t-on constaté sur place.
Après avoir accompli son devoir civique, M. Kaboré s'est dit "confiant" et "serein", pour la victoire.
Après avoir glissé son bulletin dans l'urne, M. Kaboré a lancé à la centaine de reporters que le Burkina Faso est en train d'écrire une nouvelle page de son histoire.
"C'est un jour historique", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il a voté "avec un sentiment de fierté et de sérénité et également un espoir pour l'avenir du Burkina Faso".
Il a aussi soutenu que depuis l'indépendance du pays en 1960, c'est la première fois que le Burkina Faso aura un Président civil à l'issue de ce scrutin.
"Nous devons tout faire pour montrer que les civils peuvent assurer la gestion du pouvoir d'Etat", a-t-il souligné.
Zéphirin Diabré (55 ans), économiste et l'un des favoris à la présidentielle, s'est dit convaincu de sa victoire, après avoir voté, dimanche à Ouagadougou, dans une école Medersa.
"Mon état d'esprit de vainqueur est renforcé par l'engouement suscité par mon projet de société dans les 45 provinces du Burkina Faso", a déclaré M. Diabré.
Président de l'Union pour le changement et le progrès (UPC) qu'il a fondé en 2010 après avoir claqué la porte au régime de Compaoré, Zéphirin Diabré fut l'un des instigateurs de la fronde contre le régime de Blaise Compaoré.
Le président de la Transition, Michel Kafando, a profité de cette occasion pour préconiser un changement réel de la jeunesse burkinabè, fer de la lance de la révolte populaire contre le régime de Blaise Compaoré.
"Si nous sommes à cette étape-là, c'est parce que cette jeunesse en 2014 a exprimé sa volonté d'un changement net, a exprimé sa volonté d'une application de la démocratie et de la liberté au Burkina Faso", a déclaré M. Kafando après avoir voté au lycée municipal Bambata à Ouagadougou.
Il a exhorté les jeunes à voter pour "choisir leur véritable leader".
Manque de kits, insuffisance de spécimens, lenteurs dans l'enregistrement des votants et des retards sont, entre autres, quelques difficultés constatées dans le déroulement du vote.
Dans le quartier de Karpaala, à l'est de Ouagadougou, le bureau de vote a été ouvert à 06h00, mais les premières personnes ont commencé à voter à 08h00. "Il manquait du tout", a expliqué Hervé Ouédraogo, un observateur opérant pour le compte d'une organisation de la société civile.