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Burkina: une candidate à la présidentielle promet le "vrai changement"
Publié le mardi 24 novembre 2015  |  AFP
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Résultats des élections : la CENI présente son système de traitement
Samedi 7 novembre 2015. Ouagadougou. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a présenté son système de traitement des résultats des élections aux candidats à la présidentielle du 29 novembre. Photo : Françoise Toé, candidate indépendante à la présidentielle




Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) - "C’est la femme qui va apporter le vrai changement au Burkina. C’est Maman Toe" s’époumone un animateur. Maman Toe, c’est Françoise Toe, une des deux femmes sur 14
candidats à la présidentielle du 29 novembre qui doit clore la "transition" ouverte après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.

Quelques centaines de personnes se sont réunies sur un terrain poussiéreux d’un quartier populaire de Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays, pour assister au meeting électoral avant le scrutin initialement prévu en octobre mais reporté en raison du coup d’Etat manqué du 17 septembre mené par un ancien bras droit de Compaoré.

"Si nous nous couchons, nous sommes morts" était un des slogans emblématiques des journées d’insurrection d’octobre 2014, mais aussi lors des journées de mobilisation contre le putsch raté.

Cette phrase est de Joseph Ki-Zerbo, opposant historique au régime de Compaoré décédé en 2006 et dont Françoise Toe (prononcé Toé) revendique l’héritage.

"Je suis fière de défendre ses idées qui sont très actuelles", affirme cette experte-comptable qui se dit "socialiste" et dont le cabinet emploie une trentaine de personnes.

Sur le terrain vague de Bobo-Dioulasso, Françoise Toe prend un ton professoral pour expliquer qu’elle veut atteindre "l’auto-suffisance" du Burkina. "Nous devons consommer ce que nous produisons", assène-t-elle
assurant qu’il faut arriver à une "économie endogène" pour survivre face à la mondialisation et au réchauffement climatique qui perturbe les saisons de son pays de 20 millions d’habitants, un des plus pauvres du monde et qui vit essentiellement de l’agriculture.

Elle propose notamment de construire des barrages pour mieux combattre sécheresses et inondations mais elle veut aussi rendre l’eau plus accessible.

- ’Diriger le foyer et le pays’ -

"Le problème n°1 de la femme au Burkina Faso c’est l’accès à l’eau. Dans des centaines de villages, il n’y a pas d’eau et il faut parfois faire 7 ou 8 km pour trouver de l’eau. C’est la femme qui est responsable de
l’approvisionnement de l’eau du foyer", rappelle-t-elle, ajoutant que l’eau consommée est dans beaucoup de cas de "mauvaise qualité et source de maladie".

Parmi les personnes assistant au meeting, Segou Dgouna, une mère au foyer, promet qu’elle va voter pour Françoise Toe. "Je suis pour le changement de la femme. Elle va nous donner des crédits pour qu’on puisse travailler".

Françoise Toe promet effectivement d’aider les jeunes et les femmes dans des initiatives. "La lutte contre le chômage des jeunes et des femmes, est une priorité", promet-elle.

Sur le terrain, après une chanson à la gloire de la candidate, l’animateur continue son tapage: "La femme dirige le foyer! Donc elle peut diriger le pays non?" Les femmes présentes crient leur approbation et tapent des mains.

Christian Bingbouré, membre du bureau politique du Mouvement de Libération nationale, le parti de Mme Toé, prend la parole. Il ne les cite pas mais vise les deux grands favoris de la présidentielle Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, deux anciens barons du régime passés dans l’opposition.

"Ceux qui ont travaillé avec Compaoré ne peuvent apporter le changement. C’est à cause d’eux que nous sommes dans le pétrin . Tous ceux qui ont travaillé avec Blaise Compaoré ont volé l’argent du peuple", accuse-t-il.

Même si elle semble moins connue que ses rivaux, Françoise Toé croit en ses chances: "Je suis sceptique quand on parle des favoris ! Je ne sais pas sur quoi on se base", dit-elle à l’AFP.

"Les mêmes personnes se présentent devant les Burkinabè. J’aurais honte à leur place. Mais, les Burkinabè sont fatigués. Il y a une réelle envie de changement. C’est le peuple qu va décider et il y aura des surprises".


pgf/jhd
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