La faune politique malienne n’a pas attendu trop longtemps avant de reprendre la polémique sur les causes et les responsabilités qui ont entraîné l’attaque meurtrière de l’hôtel Radisson Blu de Bamako. Comme on devrait s’y attendre, l’opposition n’est pas allée par quatre chemins pour charger le locataire du palais de Koulouba de toutes les négligences sécuritaires qui ont pu permettre au commando de djihadistes de pénétrer aussi facilement dans l’établissement et de faire autant de victimes.
Naturellement, le président Ibrahim Boubakar Kéïta alias IBK et son gouvernement tentent de se trouver des circonstances atténuantes, mais cela ne semble guère convaincre leurs contempteurs qui lui ont toujours reproché de n’avoir pas jamais pris les mesures idoines pour empêcher les groupes islamistes armés d’agir jusqu’au cœur de la capitale. La montée de cette polémique rouvre les stigmates encore vivaces de l’attaque de La Terrasse qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les milieux politiques et diplomatiques.
La question récurrente est de savoir si Bamako fait assez pour contenir la menace djihadiste. Evidemment, il n’est pas aisé de défendre IBK quand on connaît les nombreux déboires infligées par les forces du mal aux forces de défense et de sécurité maliennes dans le Nord du pays. N’eût été le renfort désormais permanent de l’armée française et des forces internationales, il y a longtemps que les groupes rebelles auraient déjà planté leur drapeau dans la capitale malienne.
Ainsi, l’opposition malienne n’a pas tort de jeter la pierre au chef de l’Etat. Seulement l’heure semble plutôt à la recherche consensuelle des meilleurs voies et moyens pour rendre le Mali plus sûr pour tout le monde.
Bark Biiga