Ouagadougou - Mariam Sankara, la veuve du président Thomas Sankara, tué en 1987 lors du putsch qui porta Blaise Compaoré au pouvoir, a annulé un déplacement sur Ouagadougou, où elle était attendue hier (dimanche), pour porter main forte à Me Bénéwendé Sankara, pour la présidentielle.
Selon une source proche du candidat, Me Bénéwendé Sankara, qui n’a pas de lien familial direct avec Thomas Sankara, la veuve du père de la Révolution burkinabè, qui était annoncée pour le dimanche 22 novembre dans la soirée, ne pourra plus faire le déplacement pour des raisons de santé.
La même source précise qu’elle souffre du genou et qu’elle devrait par conséquent subir une intervention chirurgicale maintes fois reportée.
Exilée depuis plus de 25 ans dans la région de Montpellier, dans le Sud de la France, Mariam Sankara, qui n’était revenue au Burkina Faso qu’une seule fois (2007) depuis l’assassinat de son mari, a été accueillie mi-mai dernier à Ouagadougou, par des milliers de jeunes, ayant chassé Blaise Compaoré du pouvoir, par une insurrection populaire en octobre 2014.
Quatorze candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 29 novembre, devant rétablir l’ordre constitutionnel normal interrompu par la révolte populaire qui a évincé le régime Compaoré.
‘’Opposant historique’’
A 56 ans, Me Sankara, considéré par des observateurs comme un "opposant historique" au régime de Compaoré, dit vouloir poursuivre l’œuvre du capitaine Thomas Sankara, dont le nom a été clamé par les manifestants des journées insurrectionnelles.
Après les législatives de 2007, Me Sankara devient chef de file de l’opposition. Lors des élections présidentielles du 21 novembre 2010, Sankara a obtenu 4,88% des voix et s’est placé au troisième rang derrière Blaise Compaoré et le défunt Hama Arba Diallo du Parti de la démocratie sociale (PDS).
Le 17 mai 2015, les Sankaristes, qui ont longtemps brillé par leur division, parviennent à créer la Convention pour le renouveau sankariste, avant de désigner Me Bénéwendé Sankara comme candidat à la présidentielle du 29 novembre.
Mais très vite, Jean-Baptiste Natama, se réclamant aussi de l’idéal sankariste sous la bannière de la Convention patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP), se démarque de cette décision.
La CPR/MP avait fait défection dès le début de la convention, dénonçant le choix "hors cadre Convention de Me Bénéwendé Sankara comme candidat désigné".
Ancien directeur de cabinet de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) et ancien Secrétaire permanent du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), M. Natama propose aux Burkinabè une "Renaissance véritable", en investissant dans le capital humain.
Cet ancien officier de l’armée burkinabè estime aussi que le pays a besoin d’une réorganisation de l’armée nationale.
En campagne depuis le 8 novembre dernier, M. Natama qui a renoncé à la subvention de 25 millions de francs CFA (environ 41.000 USD), a eu un malaise lors d’un meeting à l’Ouest du pays, qui ne l’a pas empêché à poursuivre sa quête à l’électorat.
Les élections qui étaient initialement prévues pour le 11 octobre, ont dû être reportées, suite à la tentative de coup d’Etat perpétrée par l’ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré.
Ces consultations sont jugées cruciales pour l’avenir du Burkina Faso dont l’histoire est marquée par plusieurs coups d’Etat et le long règne de l’ancien président (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.
Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés.
Agence d’Information du Burkina
Namazé Dramane TRAORE