Ouagadougou - Sept candidats à la présidentielle du 29 novembre prochain, ont défendu samedi lors d’un débat télévisé, leurs projets de société dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’emploi et de l’énergie, a constaté l’AIB.
A moins d’une semaine des élections devant rétablir l’ordre constitutionnel normal au Burkina Faso, les candidats Saran Séré Sérémé, Boukari Ouédraogo dit Tintin, Jean-Baptiste Natama, Françoise Toé, Ram Ouédraogo, Roch Marc Christian Kaboré et Adama Kanazoé ont défendu, samedi soir, lors d’un débat rediffusé en direct sur la télévision privé BF1, leurs projets de société dans cinq secteurs clés.
Le Centre for democracy and development (CDD) West Africa, basé au Nigéria, et le Centre pour la gouvernance démocratique du Burkina Faso, initiateurs de l’évènement, ont estimé au regard des enquêtes Afro baromètre, que la santé, l’éducation, l’eau, l’emploi et l’énergie constituent les priorités des Burkinabè.
Santé
Si presque que tous les candidats ont promis la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq, Saran Séré Sérémé a promis de réduire la couverture sanitaire «de 7 à zéro km».
L’entrepreneur BTP Boukari Ouédraogo a déclaré qu’il rénovera les infrastructures sanitaires qui sont selon lui, dans «un état pitoyable».
Pour Jean-Baptiste Natama, il s’agira à court terme de former 500 médecins généralistes et 400 médecins spécialistes par an. A long terme, le colonel table sur une médecine préventive à la place d’une médecine curative et dit réfléchir sur le statut d’une fonction publique hospitalière.
‘’Des bus de santé mobile’’ pour amener la santé vers les populations, telle est la trouvaille de Ram Ouédraogo qui promet aussi de rendre «effective» l’assurance maladie universelle.
Roch Marc Christian Kaboré, l’un des favoris du scrutin, a assuré qu’il transformera les Centre hospitaliers régionaux en Centre hospitaliers universitaires pour allier formation et soins.
Education
Sur le plan de l’éducation, M. Kaboré a affirmé qu’il va ériger un ministère de l’Education nationale qui s’étendra du préscolaire à la classe de terminale. L’ex président de l’ancien parti majoritaire, mise également sur l’envoie d’étudiants au compte de l’Etat dans des établissements privés pour désengorger les universités publiques.
Ram Ouédraogo mettra en œuvre les recommandations des Etats généraux de l’enseignement, qu’il reconvoquera «immédiatement» dès son accession au pouvoir.
Françoise Toé se chargera de remplacer les 3920 classes sous paillotes,avancées par Ram Ouédraogo, et offrira davantage de bourses aux élèves et étudiants issus de familles modestes.
Pour Jean-Baptiste Natama, il est impératif d’allier savoir, savoir-faire et savoir être. Et cela passe par une éducation professionnalisante gratuite de six à seize ans et la construction de centre de formation professionnelle et artisanale dans les 45 provinces du pays.
Boukari Ouédraogo se propose de construire 10000 classes par an pour combler un déficit de «7000 classes» tandis que Saran Séré Sérémé compte renforcer une infrastructure préscolaire d’à peine 4% à 62% et de relever celle du primaire à 95%.
Eau
L’ex député de l’ancien parti au pouvoir, se donne cinq ans pour relever l’accès à l’eau potable à 95% tandis que Adama Kanazoé, qui a pris les débats en cours, promet un «accès total» d’ici à dix ans.
Pour Boukari Ouédraogo, il s’agira de réparer les «17000 forages» hors d’usage pour éviter que hommes et animaux «ne continuent de s’abreuver» dans les mêmes points d’eau.
Ram Ouédraogo lancera ‘’une opération commando’’ pour réparer tous les forages en panne et construira 5000 forages en cinq ans, avec un budget de 15 milliards de FCFA.
Si Mme Toé compte associer les populations à la gestion de son projet ‘’L’eau de qualité pour tous’’, M. Natama assure qu’il construira un réseau d’adduction d’eau potable dans toutes les communes du Burkina Faso et s’assura de la maitrise d’eau.
Pour Roch Marc Christian Kaboré, ce sera «la corvée d’eau zéro» pour toutes les femmes d’ici cinq ans avec la mise en place de 7500 forages, 5000 réseaux adduction d’eau potable simplifiés, la réhabilitation de 2500 forages, la construction de 4000 km de réseaux d’adduction pour la société nationale de l’eau et de 30 m3 de réserve d’eau dans chaque grande ville.
Emploi
M. Kaboré, main sur le cœur, a offert aux étudiants en fin de cycle, des emplois immédiatement disponibles dans la formation et l’enseignement.
A en croire Ram Ouédraogo, la promotion d’une économie verte qui sera financée à hauteur de 100 milliards de FCFA par an et par département ministériel, engendra des «emplois verts» et préservera l’environnement.
Selon l’écologiste, tous les jeunes porteurs de projets banquables, seront financés sans aucune garantie. Seulement leurs entreprises seront gérées pendant quelques ans par un encadrement technique avant qu’ils en aient entièrement les commandes.
Mme Toé a planche sur une reconversion des étudiants au chômage, vers l’agriculture et appelle à une consommation des produits locaux pour relancer l’économie nationale.
De l’avis de M. Natama, une reconversion de ces jeunes vers l’économie numérique est également envisageable et une formalisation progressive du secteur informel constituera un gain.
Pour Boukari Ouédraogo, l’absorption du chômage passe par la transformation sur place des matières premières, en particulier du coton.
Mme Séré table sur la création de banques spécifiques pour les femmes (52% de la population) et pour les jeunes (70%), souvent déboutés des banques classiques faute de garantie.
Adama Kanazoé (36 ans) ambitionne de transformer l’Agence nationale de promotion de l’emploi en une «créatrice d’emploi» en lieu et place d’une «caisse d’enregistrement de demandes d’emplois».
Il promet également de mettre en place un office national de la promotion de l’entreprenariat, censé créer d’ici à cinq ans, 250000 employeurs.
Energie
Au niveau du secteur de l’énergie, les sept candidats ont tous promis de développer les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire.
Adama Kanazoé promet une détaxation totale du matériel solaire, la construction de trente centrales solaires d’une capacité totale de 990 MW et de deux barrages hydroélectriques de 32 MW.
Saran Séré Sérémé garantie une détaxation significative de l’énergie importée et estime que l’énergie éolienne a sa place au Burkina.
Jean-Baptiste Natama promet d’offrir une lampe solaire à chaque famille pour profiter des 3000 heures d’ensoleillement annuel tandis que Ram Ouédraogo invite à investir également dans la biomasse.
Pour Roch Marc Christian Kaboré, il faut renforcer les centrales thermiques existantes, le temps de développer l’énergie solaire.
Il préconise de poursuivre l’interconnexion avec des pays comme le Ghana et Nigéria et de renforcer la capacité de stockage des hydrocarbures.
Sept autres candidats détailleront leurs projets de société ce dimanche soir en direct sur BF1.
Agence d’Information du Burkina
Tilado Apollinaire ABGA