Me Bénéwendé Stanislas Sankara et Jean Baptisse Natama sont deux candidats à la présidentielle du 29 novembre au Burkina Faso, se réclamant des idéaux du père de la Révolution (Thomas Sankara) sans pour autant arriver à faire front commun.
Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui n'a aucun lien familial avec Thomas Sankara, est Avocat de formation et était membre du Comité de défense de la révolution (CDR) entre 1984 et 1986, pendant la présidence de Thomas Sankara. Il fonde en novembre 2000, son parti l'Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS).
A 56 ans, Me Sankara, considéré par des observateurs comme un "opposant historique" au régime de Compaoré, dit vouloir poursuivre l'œuvre du capitaine Thomas Sankara, dont le nom a été clamé par les manifestants des journées insurrectionnelles qui ont chassé l'ancien président en octobre 2014.
Après les législatives de 2007, Me Sankara devient chef de file de l'opposition. Lors des élections présidentielles du 21 novembre 2010, Sankara a obtenu 4,88% des voix et s'est placé au troisième rang derrière Blaise Compaoré et Hama Arba Diallo du Parti de la démocratie sociale (PDS).
Le 17 mai 2015, les Sankaristes, qui ont longtemps brillé par leur division, parviennent à créer la Convention pour le renouveau sankariste, avant de désigner Me Bénéwendé Sankara comme candidat à la présidentielle du 29 novembre.
Mais très vite, Jean-Baptiste Natama, se réclamant aussi de l'idéal sankariste sous la bannière de la Convention patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP), se démarque de cette décision.
La CPR/MP avait fait défection dès le début de la convention, dénonçant le choix "hors cadre Convention de Me Bénéwendé Sankara comme candidat désigné".
Ancien directeur de cabinet de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) et ancien Secrétaire permanent du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), M. Natama propose aux Burkinabè une "Renaissance véritable", en investissant dans le capital humain.
Cet ancien officier de l'armée burkinabè estime aussi que le pays a besoin d'une réorganisation de l'armée nationale.
En campagne depuis le 8 novembre dernier, M. Natama qui a renoncé à la subvention de 25 millions de francs CFA (environ 41.000 USD), a eu un malaise lors d'un meeting à l'Ouest du pays, qui ne l'a pas empêché à poursuivre sa quête à l'électorat.
Les élections qui étaient initialement prévues pour le 11 octobre, mais ont dû être reportées, suite à la tentative de coup d'Etat perpétrée par l'ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré.
Ces consultations sont jugées cruciales pour l'avenir du Burkina Faso dont l'histoire est marquée par plusieurs coups d'Etat et le long règne de l'ancien président (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.
Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés.