Depuis le 10 novembre 2015, les juridictions du Burkina sont bloquées du fait du mouvement d’humeur des greffiers. Selon le secrétaire général du Syndicat des greffiers du Burkina, Paul Tapsoba, cette situation est préjudiciable à l’ensemble des justiciables mais se veut être la solution face à une ministre (Ndlr : Joséphine Ouédraogo) « qui n’a aucun respect pour les syndicats ». Delwendé Paul Tapsoba, Abdoul Aziz Kafando et Me Martial Somé ont dénoncé les dernières décisions prises par le gouvernement au profit du corps des greffiers. Selon les animateurs, pour l’adoption des décrets d’application de la loi 054 portant statut du personnel du corps des greffiers, votée le 18 décembre 2012, les greffiers, à travers leurs syndicats, ont engagé une lutte depuis 2014. Plusieurs commissions ont été mises en place. La dernière a vu le jour sur instruction du Premier ministre de la Transition pour trouver une solution définitive et consensuelle à ce problème qui dure depuis 2012. Un comité pluridisciplinaire a été mis en place par arrêté et de façon consensuelle. Ce comité a élaboré des projets de textes qui ont été remis au ministre de l’Economie et des Finances le 25 juin 2015. Selon les animateurs de la conférence de presse, prétextant de la situation économique difficile du Burkina, le MEF est revenu sur les points qui avaient été arrêtés par le comité. Selon le SG du SGB, de nouvelles propositions, jugées supportables, ont été transmises pour adoptions en Conseil des ministres. Mais quelle ne fût pas la surprise des greffiers d’apprendre que des amendements ont encore été faits en Conseil des ministres sans concertation préalable des acteurs impliqués. « La date de prise d’effet arrêtée de commun accord pour janvier 2013 et ramenée à janvier 2015 sur proposition du MEF a été finalement reportée à janvier 2016. D’autres indemnités prévues par la loi ont été, de façon unilatérale, soit renommées soit supprimées par ces décrets en Conseil des ministres », ont déploré les animateurs de la conférence de presse qui soutiennent qu’il n’y a pas de renouveau de la justice pour le corps des greffiers. En effet, ceux-ci ont l’impression que seuls les magistrats sont considérés dans la chaîne judiciaire. Les deux syndicats ont solidairement soutenu le mouvement d’humeur des greffiers qui, faut-il le rappeler, n’est pas une initiative syndicale. Il est la manifestation, selon les conférenciers du ras-le-bol des agents par rapport au sort réservé à leur corps. Ils entendent maintenir la lutte jusqu’à ce que le gouvernement de la Transition revienne sur ses décisions1
Par RHO