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Burkina : 136 policiers révoqués en 2012 demandent leur "réintégration" par le Gvt de transition (porte-parole)
Publié le mercredi 18 novembre 2015  |  Alerte Info
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© aOuaga.com par A.O
Palais du Mogho Naaba : des policiers radiés tentent un sit-in
Mardi 17 septembre 2013. Ouagadougou. Des policiers radiés suite aux mutineries de 2011 ont voulu organiser un sit-in au palais du Mogho Naaba, chef suprême des Mossé, et ont renoncé face à un déploiement des forces de l`ordre. Photo : Mahamadi Tidiga, porte-parole des policiers radiés




Cent trente et six policiers burkinabè révoqués en 2012, un an après une manifestation de soldats mutins, sous l’ère de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré, demandent leur "réintégration" par le gouvernement de la transition avant la fin de son mandat, affirme leur porte-parole Mahamadi Tidiga, dans une interview à ALERTE INFO.

Où en êtes-vous avec la demande de réintégration adressée auprès du gouvernement de transition ?

Disons qu’aujourd’hui, notre lutte n’a pas eu gain de cause. Les négociations que nous avons menées auprès des autorités coutumières, religieuses et politiques durant ces quatre années, n’ont pas été à notre faveur. Tous ceux que nous avons touchés espérant avoir un soutien de leur part allant dans le cadre de notre réintégration a été sans objet.

C’est vrai que beaucoup d’actes ont été posés, mais nous avons saisi plusieurs occasions ou opportunités pour présenter nos excuses et demandé pardon à l’ensemble de la population burkinabè pour tout ce qui s’est passé en 2011.

A quelques semaines de la fin de la transition (…) nous demandons au gouvernement d’avoir un regard vraiment bienveillant quant à notre réintégration au sein de nos différends corps.

La Commission de réconciliation nationale et des reformes (CRNR), chargée d’examiner votre dossier, a-t-elle statuée sur votre situation ?

Au départ, quelques autorités de la transition que nous avons touchées, nous ont fait savoir que notre dossier allait être remis à la Commission nationale de réconciliation. Elle a fini son mandat, mais nous n’avons pu avoir l’évolution de notre dossier.

Nous avons appris que la CRNR n’a pas pu statuer sur notre dossier et que c’est le Haut conseil de réconciliation qui devrait le faire. Mais vu le mandat de cinq ans que cette nouvelle commission doit avoir, cela nous met mal à l’aise (car), on va encore patienter plusieurs années et assister à la souffrance de nos enfants, femmes, parents et proches.

Nous demandons aux autorités de la transition de prendre en compte le rapport de la CRNR, qui propose la résolution des contentieux administratifs, d’injustice et d’inégalités notamment les carrières brisées, les sanctions, affectations arbitraires et les abus de pouvoir.

Est-ce que vous pouvez revenir sur les conditions dans lesquelles les policiers ont été révoqués ?

C’est vrai la révocation n’a pas suivi certaines règles élémentaires. Il y a des gens qui ont été de vrais acteurs de cette mutinerie mais sont toujours dans les rangs, nous n’allons pas faire ceci ou cela. Ça ne nous avance pas. Nous disons seulement que c’est nous qu’on a choisi pour être des victimes dans cette lutte. Donc actuellement si on a accepté être des victimes dans cette lutte, on ne souhaite pas revenir en arrière pour dire non ce sont ces éléments qu’on devrait sanctionner et pas nous.

L’essentiel pour nous est qu’on nous réintègre. Maintenant s’il y a autre chose que la hiérarchie policière peut faire pour que les gens comprennent réellement les vraies raisons de cette mutinerie, ça serait bien. Cela parce que nous nous sommes dit que la hiérarchie s’est focalisée nettement sur les conséquences sans regarder ce qui a poussé ces jeunes à manifester leurs mécontentements en 2011.

Vous l’avez évoqué, la transition tire à sa fin, quelle alternative préconisez-vous pour avoir gain de cause ?

Nous, on aurait souhaité que la transition règle notre dossier avant de passer le témoin au nouveau gouvernement qui devra être mis en place. Je voudrais rappeler que ce sont les mauvaises conditions et la mauvaise gestion qui a amené ces jeunes à manifester en 2011.

Si vous prenez du côté de la police, c’est grâce à ces mutineries que la condition de vie du policier s’est améliorée. Nous n’avons peut-être pas été professionnels dans notre lutte, mais nous pensons qu’elle a été bénéfique pour certains. D’autres le savent et peuvent même en témoigner. Nous estimons qu’il est peut-être temps que la transition statue sur notre sort avant de partir.

Nous attirons l’attention du gouvernement de la transition de vraiment avoir un regard bienveillant sur notre dossier. Depuis 2011 nous avons lutté pour survivre jusqu’à aujourd’hui.

Nous avons lutté aux côtés de cette population lors de l’insurrection (des 30 et 31 octobre 2014 ayant conduit à la démission forcée de l’ancien président Blaise Compaoré (au pouvoir de 1987 à 2014) et du coup d’Etat manqué du 16 septembre, tout cela, en espérant peut être avoir une récompense, un pardon auprès de la population pour qu’on nous réintègre.

BBO
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