La SN-Citec, la Filature du Sahel (FILSAH), la SAP Olympic et Winner industrie sont les unités industrielles qui ont été visitées par la mission du MICA, conduite par le secrétaire général, Sibiri Sanou. A la Filsah et à la SAP, les machines vrombissent, signe que ces deux unités sont en train de reprendre la production. Le directeur de la FILSAH, Abdoulaye Nabolé espère retrouver l’équilibre, car sa société a fait un mois sans produire et cela représente a-t-il dit, plus de 700 millions de F CFA de pertes. En perspective, M. Nabolé compte doubler sa production pour passer de 5 400 tonnes de fils à 10 000 tonnes par an. Selon le directeur de la FILSAH, le projet est à 50%. En outre, la Filature du Sahel, dans le cadre de la relance économique des industries, a bénéficié d’un prêt du Bureau de restructuration des entreprises en difficulté. Elle a reçu 400 millions de F CFA pour l’investissement et 100 autres millions comme fonds de roulement. Le taux de remboursement de ce prêt est de 5%. Cette unité rencontre de nombreux problèmes, notamment le manque de sérénité et l’insuffisance de trésorerie, alors que le marché burkinabé représente 60% de son chiffre d’affaires. A la SAP Olympic, la directrice générale, Isabelle Garango et son équipe managériale ont rassuré quant à la reprise effective de la production des pneus et des chambres à air. L’entreprise a subi plus de trois mois de grève cette année et a été contrainte de fermer durant tout ce temps. Actuellement, la SAP emploie 325 travailleurs, mais elle a de la peine, selon sa directrice générale, à conquérir le marché. Isabelle Garango dénonce la concurrence déloyale des importateurs, et le manque de protection des entreprises.
Des usines en arrêt
Parmi les usines visitées, deux sont en arrêt. Il s’agit de la SN-Citec et de Winner industrie. A la SN-Citec, l’arrêt est dû à une révision des machines d’une part et d’autre part, elle fait face à une mévente de ses produits. A Winner par contre, il y a un problème de trésorerie. L’entreprise manque de fonds de roulement, pire, elle n’a pas de moyens pour commander les matières premières, qui sont pour la plupart importées. Le comble, a dit la directrice générale Fati Traoré, c’est qu’elle s’est vu refuser les crédits dans les banques. Les travailleurs également craignent de voir leur entreprise fermée. Selon le délégué du personnel Ibrahim Ouédraogo, certains travailleurs ont perçu leur salaire du mois d’octobre en novembre. La directrice générale a évalué ses besoins financiers à plus d’un milliard de F CFA. Le chef de la mission du MICA, Sibiri Sanou, a déploré cette situation rencontrée par Winner. Il a fait comprendre que les différentes requêtes des industriels vont être soumises aux autorités compétentes. Il a par ailleurs fait comprendre que le Burkina Faso doit transformer ses matières premières, afin de développer le tissu industriel, pourvoyeur d’emplois. M. Sanou a d’ailleurs indiqué que toutes les usines visitées ont bénéficié d’un fonds de soutien du Bureau de restructuration des entreprises en difficultés. Ce bureau, a-t-il dit, a fait un diagnostic des entreprises et proposé des recommandations. « Il revient aux entreprises de prendre en compte les objectifs qui ont été formulés par le Bureau de restructuration. Il faut qu’elles adoptent une bonne stratégie de commercialisation, et que l’Etat les accompagne dans la lutte contre la fraude », a déclaré le secrétaire général du MICA, Sibiri Sanou. Outre les unités industrielles de Bobo-Dioulasso, la mission du MICA a eu à visiter Dafani à Orodara dans le Kénédougou. A Banfora dans la région des Cascades, la mission a constaté que la SOTRIAB est fermée tandis que la Minoterie du Faso promet de redémarrer.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO &
Seyka Yé Djénéba BARRO
(Stagiaire)