Le secrétariat permanent du Conseil national pour l’environnement et le développement durable a organisé du 10 au 12 novembre 2015 à Dori une formation au profit des acteurs des services déconcentrés et des collectivités territoriales de la région du Sahel sur la prise en compte des thématiques émergentes environnementales.
Selon le représentant du secrétariat permanent du Conseil National pour l’environnement et le développement durable Mahama Nana, il existe depuis 2007, un guide qui permet à chaque collectivité teriitoriale d’élaborer un plan local de développement. Ce guide, a-t-il ajouté, a permis l’esquisse d’une première génération de plans locaux de développement qui ont été mis en œuvre de 2008 à 2012. « L’évaluation de ces plans locaux de développement a avéré que le guide utilisé n’intégrait pas les thèmes émergents à savoir les changements climatiques, la diversité biologique, les zones humides, la gestion durable des terres, les questions de populations et le genre », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, il a affirmé que c’est pour pallier cette insuffisance que cet atelier de Dori a été organisé à l’ intention des services techniques déconcentrés et des collectivités territoriales de la région du Sahel, dans le but de renforcer leurs capacités dans la prise en compte des thématiques émergentes dans la planification locale. Pour ce faire, il a été rappelé aux participants les difficultés liées à l’utilisation de l’ancien guide, les points sur lesquels il faut insister pour que le nouveau puisse permettre aux populations de participer à l’élaboration de leurs plans locaux de développement.
Plusieurs autres thèmes leurs ont été développés. On peut retenir entre autre, la politique nationale de développement durable et sa loi d’orientation. Le guide méthodologique révisé pour l’élaboration des plans locaux de développement a fait l’objet de communication. Qu’est-ce que le changement climatique et comment prendre en compte les aléas climatiques dans les plans locaux de développement, tels sont les questions auxquelles, Sylvain Zabré de l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN), programme du Burkina Faso, a apporté des réponses. Pour lui, le changement climatique est devenu une réalité et il impacte négativement sur tous les secteurs de la vie économique. C’est pourquoi, il est important pour lui de prendre en compte cette nouvelle donne dans la planification locale. Car a-en-croire M Zabré, si les aléas climatiques ne sont pas pris en compte à l’élaboration de la planification, ils remettront tout en cause au cours de l’exécution. « Cette rencontre est importante à plus d’un titre pour la région du Sahel, zone par excellence où les changements climatiques se manifestent avec beaucoup d’acuité, car tantôt on enregistre les sécheresses, les inondations, les vents violents et des fortes températures »a dit Zabré Sylvain. Quant à la représentante du secrétariat permanent pour la promotion du genre (SP CONAPGENRE), Sylvie Zoundi, elle a entretenu les participants sur un autre thème émergent à savoir le genre. Pour madame Zoundi, l’intégration du genre dans les politiques se définit comme un processus visant à prendre en compte les préoccupations et les expériences des femmes aussi bien que celles des hommes dans toutes les étapes du processus de l’élaboration de la politique. Pour cela elle éclaircit le concept genre, qui selon elle, consiste à identifier un ensemble d’actions à mettre en œuvre suite à une analyse de la situation du développement d’une communauté établit selon les sexes. Pour madame Zoundi, la prise en compte du genre dans les plans locaux de développement se fait pendant les six phases de leur élaboration. Elle consiste à faire un diagnostic différencié et à identifier des priorités de chaque couche et définir les actions à mener en fonction des possibilités financières de la collectivité.
Les participants ont apprécié positivement la pertinence des thèmes abordés. C’est le cas de Mahamadi Sawadogo, de la direction régionale de l’économie du développement du Sahel. Il compte mettre en pratique les nouvelles connaissances acquises, surtout que son service est la cheville ouvrière de l’élaboration des plans régionaux et communaux de développement. D’après la représentante du PNGT II Phase 3 Anata Diallo, la non prise en compte des thèmes émergents jouent négativement sur l’atteinte des résultats à tous les niveaux. Pour madame Diallo, le PNGT II Phase 3, avait anticipé en distribuant aux communes partenaires des fiches dites de sauvegarde environnementale et sociale, en vue de préserver les investissements du projet contre les aléas climatiques. Madame Anata Diallo s’est dite prête à réinvestir les connaissances acquises si une collectivité venant à la solliciter pour l’élaboration de son plan local de développement.
Ali Mamoudou MAIGA
AIB/SENO