L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a organisé une visite de presse sur les sites de production de semences améliorées de l’entreprise, Faso agriculture et intrants (FAGRI) dans les régions des Cascades et du Sud-Ouest le mercredi 11 novembre 2015.
L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) est convaincue que l’accroissement de la productivité agricole requiert l’utilisation des semences améliorées. Aussi, pour contribuer au développement de l’agriculture burkinabè, elle accompagne l’entreprise Faso agriculture et intrants (FAGRI) pour la production, la promotion et la commercialisation de semences de qualité dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun. Sur les traces de ses investissements, AGRA a organisé une visite de presse dans les champs de production de semences améliorées de FAGRI, le mercredi 11 novembre 2015. A Famanzon dans la commune rurale de Djiguè dans le Poni, la société exploite une superficie de 120 hectares dont 40 pour la production de deux semences hybrides de maïs dénommées ‘’Komsaya’’ en langue mooré signifiant « la faim est finie » et ‘’Bondofa’’ en dioula qui veut dire « remplir le grenier ». Des dénominations qui sont tout à fait justifiées selon le manager général de FAGRI, Issaka Kolga. « Ce sont des semences issues du croisement de deux variétés. Les graines sont vigoureuses, elles ont un fort potentiel et donnent un rendement de 9 tonnes à l’hectare pour Komsaya et 8,5 tonnes à l’hectare pour Bondofa », a-t-il expliqué. S’agissant du processus de production de la semence, M. Kolga a révélé que des graines considérées comme la variété mâle sont semées sur des rangées différentes et intercalées avec celles de la femelle. Avant l’apparition des fleurs contenant les pollens, la partie supérieure des plantes femelles sont coupées. « Ainsi, c’est le pollen des plants mâles qui va poloniser les femelles et donner naissance à des hybrides de meilleure qualité que leurs géniteurs. Les épis des plants mâles sont utilisés pour la consommation », a-t-il soutenu.
Les semences OPV ne sont pas en reste
Séance tenante, l’équipe a pu constater la différence entre les deux maïs. Alors que l’hybride présente une couleur jaune foncée, un épi bien rempli avec de belles graines, le maïs ordinaire est de couleur jaune clair. En plus des hybrides, FAGRI produit dans ses champs des semences de maïs, sorgho, niébé et sésame de variétés de production libre (OPV). Ce sont des variétés déjà existantes mais améliorées par les chercheurs. « Grâce à la formation des producteurs par AGRA et d’autres structures sur les bonnes pratiques culturales, nous avons identifié des agriculteurs qui produisent pour FAGRI des semences améliorées sous la supervision de techniciens », a dévoilé M. Kolga. Ainsi dans le village de Kouéni dans la commune rurale de Sidéradougou dans les Cascades de nombreux agriculteurs produisent des semences, ce qui leur a permis à les croire, d’améliorer leurs conditions de vie. Parmi eux, se trouve Mamadou Savadogo. Ce dernier exploite un champ de 27 hectares dont 10 hectares de semences de maïs. Là, les épis sont bien gros et bien remplis. « A la récolte, FAGRI paye toute ma production de semence. Ce qui me rapporte beaucoup d’argent. Mon bénéfice varie entre 300 000 et 400 000 F CFA par hectare de semence. Cela m’a permis d’améliorer ma vie et celle de ma famille », a-t-il certifié. Les mêmes progrès sont décrits par Rasmané Sawadogo qui travaille avec le FAGRI depuis plus de 10 ans. « Nous avons été formés à l’application des engrais, la densité des plants à l’hectare et bien d’autres techniques. Cela a changé nos pratiques culturales et maintenant nous faisons de très bons rendements. Je réalise des bénéfices d’environ 9 000 000 de F CFA par an. De plus, les résultats que nous obtenons ont incité la majorité des producteurs à utiliser les semences améliorées », a-t-il soutenu. Ces résultats tangibles n’auraient pu être obtenus selon M. Kolga sans l’accompagnement d’AGRA.
Le business plan d’AGRA pour booster l’agriculture burkinabè
« Nous avons bénéficié d’un soutien financier et de formations. Ce qui nous a permis d’avoir des producteurs externes et d’augmenter nos capacités de production à l’infini. Les acquis engrangés ont changé le quotidien de FAGRI et de milliers d’agriculteurs et augurent d’un avenir meilleur », a-t-il certifié. Néanmoins il a relevé des problèmes dont l’absence d’infrastructures de stockage et de conservation des semences, l’inaccessibilité de certaines zones et les difficultés d’écoulement par les paysans des surplus de céréales obtenus grâce à l’utilisation des semences améliorées. Aussi, a-t-il indiqué, la résolution de ces problèmes constitue les défis de sa société. Le représentant d’AGRA au Burkina Faso et au Mali, le docteur Joseph Sedgo s’est dit satisfait des résultats atteints. L’occasion faisant le larron, il a fait le bilan des interventions de son organisation. « Depuis 2007, nous intervenons au Burkina Faso pour promouvoir la révolution verte à travers l’amélioration de la productivité et l’accroissement significatif des revenus des petits producteurs. A cet effet, nous avons injecté 10, 35 milliards de F CFA dans 29 projets », a-t-il indiqué. A l’en croire, les résultats obtenus sont probants d’où l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal de 2016 à 2020 pour amplifier ce qui a déjà été fait et atteindre un plus grand nombre de producteurs. Ce business plan, a-t-il dit, concernera les régions du Centre-est, Centre-ouest de la Boucle du Mouhoun, des Hauts- Bassins, des Cascades. Il s’articulera autour de cinq domaines que sont l’accès aux semences améliorées notamment les hybrides, l’amélioration de la fertilité des sols, la réduction des pertes post récoltes, l’accès aux financements et l’amélioration des politiques agricoles.
Eliane SOME
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