Les attentats terroristes qui ont endeuillés la France le vendredi 13 novembre 2015 rappellent aux populations de la région du Sahel les attaques de Oursi le 23 août 2015 et celle de Tambao le 4 avril 2015.
Tristesse, compassion, inquiétudes et peur ! Ce sont les sentiments qui animent les habitants de Dori suite à l’attentat terroriste qui a engendré plus de 120 morts à Paris le 13 novembre 2015. Tout en condamnant cet acte, ils affirment être « de tout cœur avec les victimes françaises » comme l’exprime El Adj Amadou Diandé SODIA.
L’inquiétude se lit sur le visage de Aminata CISSE quand elle évoque la question : « les terroristes ont fait beaucoup de victimes [à Paris]… Ils sont capables de tout. Moi, ils m’effrayent vraiment. Surtout je voyais tantôt à la télé que le Sahel était menacé par les terroristes, ça m’effraye vraiment ».
« C’est vraiment triste ! On ne sait pas à quoi s’attendre, ça peut aussi arriver ici », confie Zénabou CISSE/DIAO.
Le 13 octobre 2015, l’ambassade de France au Burkina a publié une cartographie des zones à risques à l’endroit des ressortissants français. Dori et toute la frontière avec le Mali sont situés dans cette zone rouge.
Les candidats à la présidentielle interpelés
Pour ces populations inquiètes, le futur locataire du palais de Kosyam devra apporter des réponses concrètes à travers son programme. Les candidats doivent « s’attendent à gérer cette situation », lance Mohamed OUEDRAOGO. « Il faut qu’ils prévoient dans leurs programmes toutes les actions, les mesures nécessaires pour endiguer le terrorisme et assurer la sécurité du peuple burkinabè », poursuit-il.
Mme CISSE « souhaite que tout candidat prenne au cœur la question de la sécurité ».
Les autorités sont ainsi invitées à veiller à la sécurité des populations et à renforcer les contrôles dans cette zone.
Une franche collaboration des populations
Mais l’action des forces de défense et de sécurité sera vaine sans une franche collaboration des populations, se convainc Boubakar DICKO. Pour lui, ce sont plutôt les populations qui doivent jouer les premiers rôles. « Il faut que les populations collaborent avec les forces de sécurité pour endiguer le terrorisme. Dans le cas contraire il sera difficile aux forces de l’ordre et aux autorités de résoudre ce problème. La collaboration de la population doit être franche, totale et objective », affirme-t-il.
Aboubakar SANFO