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Depuis Fada, des maraichers parlent au futur Président du Faso!
Publié le mardi 17 novembre 2015  |  RTB




La population de l’Est nourrit beaucoup d’espoir sur le futur locataire du palais de Kosyam. Des élèves tout comme des maraichers, souhaitent que « le plus rien ne sera comme avant » soit une réalité au pays des hommes intègres.

Saïdou YONLI est élève en classe de terminale à Fada. A ses temps libres, le futur bachelier fait du maraichage, sa seconde activité au bord du barrage. Une occupation qui lui permet de payer ses frais de scolarité, ses fournitures et de subvenir à ses petits besoins. Fils d’une famille polygame, l’élève YONLI dit ne pas trop attendre de ses parents qu’il juge pauvres. « Je cultive de la salade, de l’oignon et de l’aubergine. Je trouve du plaisir à faire le maraichage. En fonction de mon emploi de temps à l’école, je me lève très tôt pour aller arroser mes plants. Dans le cas contraire, je profite de mes heures creuses pour rejoindre mon jardin» dixit YONLI. Contrairement aux autres jardiniers, notre élève n’a pas de motopompe et se contente d’un puits.

Saïdou dit n’avoir jamais voté dans sa vie. Mais pour les élections présidentielles du 29 novembre 2015, il se rendra aux urnes pour choisir son Président. Un Président sur qui l’élève place un grand espoir. « Le régime passé était trop corrompu, les jeunes n’avaient pas d’emploi et la vie était chère » soutient-il. Il pense qu’avec l’insurrection, le futur président gouvernera dans la transparence. Il souhaite la baisse du coût de la vie, l’employabilité des jeunes, la sécurité de sa région (l’Est), les infrastructures routières, l’accès à la santé et à l’éducation.

A quelques mètres du jardin de Saïdou, se trouve celui de Dramane THIOMBIANO. La cinquantaine bien sonnée, celui-ci possède une superficie plus vaste. En plus des légumes, Dramane cultive la pomme de terre. La vente de la pomme de terre lui permet de gagner près d’un million de FCFA l’an.

Cependant Saïdou YONLI et Dramane THIOMBIANO partage un problème commun, celui de l’eau. « Nous ne pouvons pas travailler plus de trois mois dans l’année nous dit le sieur THIOMBIANO. « Voyez-vous », poursuit-il « d’ici Février, nous rangerons nos arrosoirs car il nous sera interdit de puiser l’eau du barrage pour ceux qui ont les motopompes. Ceux qui ont des puits, les verront taris ».

A écouter Dramane, il existe des barrages dont les abords sont inexploités. Pour ceux qui veulent les mettre en valeur, ils font face au refus des autochtones. La mairie traine également le pas pour délivrer les autorisations d’exploitation. Ce maraîcher espère que « la loi stipulant que la terre appartient à l’Etat » sera une réalité avec le nouveau président. A chacun ses doléances dira-t-on.

Y. Alain Didier COMPAORE
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