Le président Abdelaziz Bouteflika est malade. Comme si cela ne suffisait pas à les occuper, les dirigeants de ce pays qui n’a pas moins mal à sa gouvernance, préfèrent plutôt jouer les censeurs contre deux journaux qui ne demandaient qu’à faire leur boulot.
Le dimanche 19 mai dernier, la fatwa est tombée sur les quotidiens Mon journal –publié en français- et Djaridati –en arabe. Le seul péché de ces deux canards, est selon les autorités algériennes d’avoir osé concocter un dossier sur la santé du chef de l’Etat. Mieux, ils ont révélé qu’Abdelaziz Bouteflika serait plongé dans un «coma profond». Info ou intox?
Ce n’est certainement pas au ministre de la Communication d’interférer dans la publication de cette nouvelle qui constitue la suite logique du flou artistique qui entoure la santé du président algérien. Tout ce que l’opinion algérienne savait, jusqu’au 19 mai, ce n’était que l’hospitalisation du chef de l’Etat au Val-de-Grâce à Paris depuis le 27 avril, à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Après, c’était silence radio. Au tour du palais de la présidence, on croyait garder ainsi le secret sur la santé du président. Mais à qui profite le mystère que l’on tente désespérément d’entretenir ainsi?
Telle est la question qui conduit aux raisons de la censure dont sont victimes les deux quotidiens. C’est la preuve que dans l’entourage de Bouteflika, il y en a qui n’ont pas intérêt à ce qu’on sache comment va le président. Malheureusement, ce sont ceux-là même qui rendent le plus mauvais service au président en faisant simplement une mauvaise publicité sur sa santé.