De retour de Bruxelles où il a pris part, aux côtés du président du Faso, à la conférence des donateurs pour le Mali, le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé se prononce sur la tenue de cette rencontre. Il donne également, des précisions sur l’avenir de la médiation burkinabè dans ce pays.
« Il faut se féliciter de l’initiative de l’Union européenne, de la France et du Mali d’organiser cette conférence des donateurs pour la reconstruction du Mali, en clair, pour la relance des activités économique et social. Il faut s’en féliciter parce qu’après cette épisode de guerre, le plus important, c’est de créer de la richesse, de relancer les activités économiques de manière à ce que les jeunes de cette région puissent avoir des emplois et s’occuper utilement. Evidemment, tous les partenaires et les amis du Mali ont insisté sur des questions de gouvernance et de transparence. Le Burkina n’a pas de leçon à donner au Mali en la matière. Nous souhaitons tout simplement que les projets et programmes qui ont été définis comme prioritaires, puissent être convenablement exécutés pour le plus grand bien des populations. Pour notre part, nous serons à la disposition de nos frères maliens, pour partager nos expériences.
Ce qui est aussi important et qui concerne le médiateur de la CEDEAO, c’est que le dialogue puisse reprendre pour régler en particulier la situation de Kidal, qui reste comme une enclave non encore intégrée dans l’ensemble du paysage politique. Très certainement, des discussions vont être entreprises pour que la question de Kidal soit réglée et que les élections puissent se dérouler sur tout le territoire malien. C’est avec l’appui de l’Union européenne et de la France ainsi que des Nations unies et de l’Union africaine que le processus va se poursuivre. Autrement dit, le médiateur de la CEDEAO va reprendre le processus là où il s’était arrêté, c’est-à-dire le 4 décembre 2012. Vous vous souviendrez de ce communiqué auquel toutes les parties avaient adhéré et qui marquait les grandes orientations de paix. Il me semble que pour régler la question de Kidal, le médiateur repartira des acquis qui avaient été obtenus pour inviter les groupes armés non-terroristes, à déposer les armes et à rentrer dans un processus politique, de façon à permettre que toutes les populations du Nord puissent être concernées par les élections qui auront lieu au mois de juillet. Au sujet des groupes armés non-terroristes, il y a le MLNA (Mouvement national de libération de l’Azawad), le MIA (Mouvement islamique armé), qui est une dissidence d’Ansar dine et un autre mouvement arabe de l’Azawad. L’approche devra concerner tous les groupes qui ont pris des armes pour poser des revendications identitaires ».