La coordination provinciale de la Coalition contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) du Yatenga a organisé, le mercredi 11 novembre 2015 à Ouahigouya, une marche suivie de meeting en vue de dénoncer le dysfonctionnement continu de certains services dans la ville.
Cela fait près de deux mois que les populations de Ouahigouya vivent le calvaire à la suite des difficultés de fonctionnement, que connaissent certains services stratégiques de la ville. Ces dysfonctionnements concernent le Centre hospitalier régional (CHR), l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA), la Société nationale d'électricité burkinabè (SONABEL) et le centre universitaire polytechnique. C'est pour manifester leur mécontentement face à ces difficultés et soumettre leurs doléances aux autorités que les militants et sympathisants de la Coalition contre la vie chère, la fraude, la corruption, l'impunité et pour les libertés(CCVC), section du Yatenga, ont battu le pavé, le 11 novembre 2015. Partis du siège du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), sis au secteur n°2, les marcheurs ont arpenté quelques artères de la ville avant de se retrouver au gouvernorat pour remettre leur message au premier responsable de la région. Pour la circonstance, ils ont bénéficié du soutien des élèves. Sur les pancartes, on pouvait lire, entre autres : «Non aux coupures intempestives d'eau à Ouahigouya », « A quand la mise en eau du barrage? », "CHR de Ouahigouya: 34 décès en pédiatrie en 48 heures. Trop, c'est trop!", "CHR sans laboratoire, sans bloc opératoire, sans oxygène, sans réactifs..., on n'en veut plus!", "Université fantôme, sans bibliothèque, sans œuvres sociales, nous disons Non!". En l'absence du gouverneur empêché, c'est son Secrétaire général (SG), Nouhoun Traoré, qui a reçu les marcheurs. Mais avant, le contenu du message a été dévoilé aux autorités et au public par le porte-parole de la coordination provinciale de la CCVC, Boureima Ouédraogo. Selon ses dires, la coalition tient à interpeller une fois de plus les autorités locales et nationales sur les préoccupations fondamentales, auxquelles les différentes couches de la province et de la région sont confrontées. Ces préoccupations pour lesquelles les marcheurs exigent la satisfaction sans délai et de façon définitive, sont résumées en trois points.
De justes revendications
Il s'agit du dysfonctionnement répété de certains services du CHR, des coupures intempestives de courant et d'eau et de la situation précaire des étudiants au centre universitaire polytechnique. "Vivre à Ouahigouya est devenu un véritable casse-tête pour toutes les couches sociales", a déploré Boureima Ouédraogo. Enumérant les problèmes que rencontrent les services sus-mentionnés, il a fait cas de l'insuffisance du personnel au CHR, de la fermeture temporaire du laboratoire et du bloc-opératoire avec à la clé des ruptures d'oxygène, de réactifs, de poches de sang, etc. Du fait de son exiguïté, a informé M. Ouédraogo, la pédiatrie du CHR a enregistré environ 34 décès en moins de 48 heures. En outre, a-t-il poursuivi, la récurrence des coupures d'eau et d'électricité a paralysé la quasi-totalité des activités socioéconomiques de la ville. "Pendant que certains assistent impuissants à la destruction de leur matériel, d'autres voient leurs recettes diminuer à cause de ces coupures", a-t-il regretté. Pour clore la série des préoccupations, Boureima Ouédraogo a souligné que plus de cinq ans après son ouverture, le centre universitaire polytechnique ne dispose toujours pas de site et manque d'enseignants permanents. On note également, selon lui, l'absence de cité universitaire pour les étudiants et une restauration irrégulière. Tout en espérant que leurs doléances trouveront un écho favorable, les marcheurs ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte, en vue de la satisfaction des différents points. Après réception du message, le représentant du gouverneur, Nouhoun Traoré, a d'abord tenu à rassurer qu'il sera transmis fidèlement à qui de droit. Aussi, a-t-il salué la discipline dans laquelle la marche s'est effectuée. S'agissant des doléances, il a estimé qu'elles sont justes dans la mesure où les autorités vivent également les mêmes réalités. Toutefois, M. Traoré a assuré que certains problèmes sont déjà résolus ou en voie de l’être au niveau du CHR, de l'ONEA et de la SONABEL. Mais pour lui, il ne s'agit nullement de baisser la garde. Après ces assurances, les marcheurs ont regagné leur point de départ pour un meeting.
Mady KABRE