La commission d’enquête sur le coup d’Etat du 16 septembre dernier au Burkina Faso a remis son rapport au Premier ministre Yacouba Isaac Zida ce 11 novembre 2015. Le contenu n’a pas été dévoilé, mais on sait que plus de 200 victimes ont été auditionnées, ainsi que la haute hiérarchie militaire.
« Nous sommes tenus par le secret. Mais nous avons identifié des personnes qui sont susceptibles. Cela ne fait pas d’eux des coupables. Ils bénéficient de la présomption d’innocence. Nos investigations nous ont permis quand même d’identifier des personnes qui sont soit commanditaires, soit complices », a expliqué Simplice Poda, le président de la commission, au sortir de l’entretien avec le Premier ministre.
La commission, ajoute-t-il, a couvert le territoire national en effectuant de nombreuses sorties à l’intérieur du pays, ce qui lui a permis de ratisser large. «Nous avons auditionné des personnes, toute la hiérarchie militaire par exemple. Avec le numéro vert et l’appel à témoins, beaucoup de victime se sont présentées. Elles sont au nombre de 211 victimes, si je ne me trompe pas, des blessés, des gens qui ont eu leurs biens saccagés », selon M. Poda.
Officiellement installée le lundi 12 octobre 2015 à Ouagadougou, la Commission d’enquête sur le putsch manqué du 16 septembre était chargée de « situer les responsabilités, d’identifier les auteurs, complices, militaires et civils impliqués dans la tentative de coup d’Etat perpétrée le 16 septembre 2015 » par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), selon la feuille de route qui lui a été attribuée par le gouvernement.
Ses huit membres disposaient de 30 jours pour déposer leur rapport. « Vu le temps qui nous a été imparti nous ne pouvons pas dire que nous avons auditionné tout le monde. Surtout qu’il y a des gens qui ne sont plus au pays qui ont pu prendre la fuite », avoue Simplice Poda, qui est par ailleurs avocat général à la Cour de cassation.