Le Ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation (MRSI), à travers l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), a organisé des visites commentées de parcelles de démonstration à Yalgo et à Barsalogho dans la région du Centre-Nord, les 6 et 7 novembre 2015.
A Yalgo, province du Namentenga et à Barsologho, province du Sanmatenga dans la zone agro-climatique nord, ils sont respectivement 25 et 65 producteurs à bénéficier des technologies diffusées dans le cadre du projet « Amélioration de la gestion de l’eau dans les systèmes (AGES) de culture pluviale pour assurer la sécurité alimentaire au Burkina Faso : recherche et valorisation technologique». Afin de constater de visu l’application de ces technologies vulgarisées et leurs effets sur la productivité agricole, l’équipe de coordination du projet, accompagnée des autorités locales, des partenaires locaux du projet et des producteurs s’est rendue, les 6 et 7 novembre 2015, dans ces deux communes pour des visites commentées des parcelles de démonstration. Selon le coordonnateur du projet AGES, Dr Korodjouma Ouattara, il s’agit, à travers ces visites commentées, de partager les résultats des technologies vulgarisées par le projet avec les producteurs, les services techniques et tous ceux qui interviennent dans le développement du monde rural. « Il s’agit principalement des techniques de gestion de l’eau combinées aux techniques de gestion de la fertilité des sols », a-t-il indiqué. A l’en croire, les technologies diffusées dans la zone agro-climatique nord sont les cordons pierreux associés aux demi-lunes, au zaï avec un apport de matière organique et d’engrais minéraux afin d’accroître la productivité agricole, c’est-à-dire le rendement à l’hectare.
Ainsi, la première étape de cette sortie a été Yalgo, où deux parcelles de démonstration ont été visitées. La première, d’une superficie d’un ha de petit mil de variété IKMP5, appartient à Abdoulaye Bancé. Parcellée en quatre parties de 0,25 ha, quatre technologies différentes sont appliquées. Après avoir fait le tour du champ, les visiteurs du jour n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction au vu des résultats. La deuxième parcelle visitée à Mamanguel a été celle de Bambanyame Tindano, d’une superficie de 0,5 ha. Le producteur a expérimenté deux technologies sur cette parcelle répartie en deux. Il s’agit d’une part, de la pratique paysanne (sorgho local) et, d’autre part, une combinaison de cordons pierreux, de demi-lunes, de fumure organique, du NPK et de l’urée (sorgho Kapelga). Là, également, les producteurs ont été émerveillés par les résultats. Le producteur espère récolter plus que les autres producteurs qui n’ont pas appliqué ces technologies. Au 2e jour de la visite commentée, le cap a été mis sur Barsalogho. Le 1er site observé à Nagraogo appartient à Allaye Sawadogo. Sur un sol fortement dégradé, il a pu faire des demi-lunes et des cordons pierreux et y a semé le petit mil, variété améliorée IKMP5. En dehors de la pratique paysanne, dans les demi-lunes, il a apporté de la fumure organique bien fertilisante et de l’engrais minéral. Le résultat est également satisfaisant. La dernière étape de la visite a été la parcelle d’un ha de petit mil, à Bibré du producteur Lassané Ouédraogo. En dehors de la pratique paysanne, il a fait du zaï en semant la variété améliorée IKMP5 tout en apportant dans les poquets de la fumure organique et un complément d’engrais minéral.
Impact visible des technologies
A chaque étape des visites commentées, les visiteurs ont eu des échanges avec les producteurs, afin de mesurer l’impact des technologies appliquées. Dans leurs témoignages, les producteurs ont tous reconnu que l’application des technologies vulgarisées par le projet AGES permet d’une part, d’améliorer la productivité agricole et, d’autre part, de conserver les sols pour les campagnes agricoles futures. En outre, les variétés cultivées ont un rendement plus élevé et moins de teneur en son. Et à en croire M. Ouattara, avec de la semence améliorée et les techniques combinées, la production agricole est au double. Au cours des échanges, les producteurs ont soumis quelques préoccupations aux responsables du projet. Il s’agit, entre autres, des difficultés d’accès à la fumure organique, de l’insuffisance du matériel aratoire, de l’absence de main d’œuvre, d’un besoin de renforcement des capacités, de l’arrivée tardive des semences. Après avoir répondu à toutes ces préoccupations, le coordonnateur du projet AGES, s’est dit satisfait des résultats. « Dans l’ensemble, on est vraiment très satisfait de ce que les producteurs ont pu faire. Cela veut dire que ce sont des technologies prometteuses », s’est-il réjoui.
En rappel, le projet AGES est l’un des projets d’investissements prioritaires du MRSI, financé à hauteur de 486 447 000 F CFA par le budget national. Il vise à identifier, améliorer et disséminer les technologies de gestion des eaux pluviales adaptées aux zones agro-écologiques du Burkina Faso pour une production agricole durable. D’une durée de trois ans, le projet AGES arrive à son terme cette année et le souhait des producteurs est sa prorogation.
Timothée SOME