Ouagadougou - Une coalition d’intellectuels, de professeurs, de notables et d’activistes ont demandé lundi à la population et aux candidats de ne pas utiliser le ressort ethnique ou religieux lors de la campagne des élections présidentielle et législatives du 29 novembre, ouverte depuis dimanche dernier.
"Nous appelons les autorités religieuses et coutumières ainsi que les leaders d’opinion à rappeler à la raison républicaine les hommes politiques tentés par le discours identitaire et à dénoncer de telles dérives comme de graves menaces à la cohésion nationale", ont-t-ils consigné dans une déclaration parvenue à l’AIB.
Parmi les signataires du document, figurent, entre autres, Cheriff Sy, président du Conseil national de transition (CNT, Parlement intérimaire) et Guy Hervé Kam, leader du "Balai citoyen", principal regroupement des jeunes contre le pouvoir de Blaise Compaoré.
Dans leur message aux quatorze candidats, les signataires appellent à la retenue dans le discours politique et appellent "tous les partis politiques et tous les candidats à s’engager officiellement à bannir de leurs discours la référence aux identités, à l’origine ethnique ou religieuse avant, pendant et après les élections".
Le président intérimaire, Michel Kafando, qui n’est pas en lice pour la présidentielle, avait appelé samedi, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, les quatorze candidats à "respecter les clauses du Pacte de bonne conduite".
Les élections étaient initialement prévues pour le 11 octobre, mais ont dû être reportées, suite à la tentative de coup d’Etat perpétrée par l’ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré.
Ces consultations sont jugées cruciales pour l’avenir du Burkina Faso dont l’histoire est marquée par plusieurs coups d’Etat et le long règne de l’ancien président Blaise Compaoré, (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.
Selon des sources sécuritaires, près de 25.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour sécuriser cette campagne électorale, dans un contexte sécuritaire fragile, marqué par la montée des menaces terroristes dans la sous-région.
Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés.
Agence d’Information du Burkina