La lente mais certaine victoire de la science contre les épidémies de méningite A qui endeuillent régulièrement des millions de personnes sur le continent constitue une bonne nouvelle qui mérite d’être saluée. Cela d’autant plus que la lutte contre cette maladie invalidante n’aura duré que cinq petites années. Un succès dû certainement à l’imparable puissance active du vaccin, mais aussi et surtout à l’engagement des 26 pays de la «ceinture méningitique» et de leurs partenaires à relever le défi de l’immunisation des populations vulnérables.
Dans un continent où les maladies, notamment les épidémies, sont considérées comme des fatalités, la performance historique de la lutte contre la méningite A mérite de servir d’exemple et d’espoir. Mais aussi de motivation pour les politiques qui n’ont pas toujours compris la nécessité d’investir dans le secteur de la santé. C’est la preuve que quand on veut on peut. Et il suffit de miser sur les bonnes stratégies et le bon vaccin pour que «le miracle» se réalise.
Au moment où la Sierra-Léone et la Guinée-Conakry sont officiellement délivrées de la menace de la fièvre hémorragique à virus Ebola, il y a lieu de se convaincre que l’Afrique peut et doit réaffirmer sa volonté de lutter efficacement contre les maladies en s’appuyant sur le concours de la science, mais aussi de la solidarité internationale. Ce sont des mesures parfois très simples qui manquent le plus. Maintenant qu’on a pu le faire contre la méningite A, il faut non seulement préserver les acquis, mais s’inspirer de ce beau succès pour s’attaquer à d’autres épidémies.
Bark Biiga