Liesse populaire autour de Me Bénéwendé, candidat "sankariste" à la présidentielle burkinabè (REPORTAGE)

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Publié le mardi 10 novembre 2015 | Alerte Info

© aOuaga.com par Séni Dabo
Situation nationale : l`UNIR/PS donne de la voix
Lundi 13 juillet 2015. Ouagadougou. Siège de l`UNIR/PS. L`Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) a animé une conférence de presse pour se prononcer sur la nouvelle situation nationale causée par le regain de tension entre le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Photo : Me Bénéwendé Sankara, président de l`UNIR/PS

Plus de 1.500 militants de l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), rassemblés sous un soleil de plomb, à Solenzo (ouest bukinabè), dans une ambiance festive, manifestent leur "soutien" à leur candidat, Me Bénéwendé Sankara, à l’ouverture de la campagne électorale comptant pour la présidentielle du 29 novembre.

A Solenzo, localité située à environ 317 Km au sud-ouest de Ouagadougou, une grande foule massée à la "place de l’Ecole primaire A" (Centre-ville), écoute le message de Me Sankara, un candidat classé comme "la troisième force politique" du Burkina, qui veut "oser le vrai changement maintenant".

"Voter Me Sankara et l’UNIR/PS pour une autre façon de gérer le pays et non une reproduction plus ou moins pâle des 30 dernières années. Voter Me Sankara, c’est être à l’abri des volte-faces des politiciens cube maggi ou météo", déclare le directeur national de campagne de l’UNIR/PS, Athanase Boudo.

Les militants sankaristes visiblement déterminés et majoritairement des jeunes, assis sous des tentes à l’air libre, en dépit de la forte chaleur, ponctuent les grandes envolées les discours des différents intervenants par des cris: "La patrie ou la mort nous vaincrons ! Victoire au peuple ! Pas un pas sans le peuple !" durant les deux heures et demie du meeting.

Des messages: "Victoire avec le peuple ! Vivre avec le peuple ! Vaincre avec le peuple ! Victoire de l’UNIR/PS = Victoire du peuple insurgé", étaient lisibles sur des banderoles de toutes les tailles, collées sur des tentes, mûrs, arbres, voitures et des pancartes tenues par des militants.

"J’ai décidé de suivre l’UNIR/PS parce que c’est le parti de la vérité. Vous pouvez vérifier vous-mêmes que la foule qui est là n’a rien reçu (ni gadgets ou argent) pour son adhésion à la candidature de Me Sankara", affirme avec fierté Didier Kaboré, 28 ans, formateur en mécanique auto-moto.

Selon lui, "seul le parti qui défend les valeurs prônées par Thomas Sankara (ancien président tué en 1987 avec douze de ses compagnons d’arme) peut rassembler autant de gens à Solenzo sans une corruption électorale".

Jean-Pierre Kiénou, 49 ans, président de la section provinciale du parti, est habillé en "Faso Danfani" (tenue traditionnelle), pour montrer l’idéologie de feu Thomas Sankara, un président qui avait mis au cœur de sa gouvernance la consommation de produits locaux.

"C’est le langage de vérité et la rupture que l’UNIR/PS professe qui m’a amené à soutenir Me Sankara avec qui on peut espérer un réel changement d’avec les anciennes pratiques politiques", lance M. Kiénou.

Dans les artères et ruelles de Solenzo, des groupes de militants de l’UNIR/PS arborent dans leurs QG respectifs des posters à l’effigie de leur mentor. Les affiches de Me Bénéwendé sont souvent aperçues aux côtés de celles de Roch Kaboré, ex-Premier ministre, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et de l’ex-leader de l’opposition sous Compaoré, Zéphirin Diabré de l’Union pour le changement et le progrès (UPC).

Pour cette campagne à laquelle l’utilisation de gadgets est circonscrite par un nouveau code électoral adopté en mars par les députés du Conseil national de la Transition (CNT, organe législatif), seuls quelques militants arborent des tenues à l’effigie du parti UNIR/PS.

La campagne pour la présidentielle devant tourner la page de la période transitoire au Burkina s’est ouverte timidement dimanche à Ouagadougou. L’essentiel des candidats ont décidé de se jeter, pour la première journée à la conquête des voix à l’intérieur du pays.

Les campagnes devraient se poursuivre jusqu’à deux jours du scrutin dont les résultats provisoires devraient être communiqués "à jour J plus (+) un", soit dès le lendemain, selon le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Me Barthélemy Kéré.

Près de six millions d’électeurs certifiés par la Ceni devront prendre part à la présidentielle en vue de permettre de rétablir la normalité constitutionnelle dans ce pays sahélien d’Afrique de l’Ouest, après la démission forcée de l’ex-président Blaise Compaoré (1987-2014), fin octobre 2014, sous la pression de la rue.

Le mandat du pouvoir de transition devrait s’achever avec "l’investiture du (prochain) président dans les 15 jours suivant la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle", selon une "charte" qui régit la légitimité des institutions.

BBO