Alors que l’opinion congolaise l’attentait sur la suite à donner à l’avenir politique du pays avec ou sans lui à la tête de l’Etat, le président congolais Joseph Kabila vient de sortir un nouveau tour de passe-passe de son chapeau magique. A l’issue d’une rencontre qu’il a tenue ce lundi 9 octobre avec les diplomates accrédités à Kinshasa, il annonce le lancement prochain d’un «dialogue politique en vue d’élections apaisées».
Une manière très subtile de diviser l’opposition, mais également d’amener une bonne partie des membres de celle-ci à l’accompagner dans l’aventure des élections prévues pour fin 2016 et auxquelles il tient à participer malgré la disposition constitutionnelle qui lui interdit formellement de briguer un troisième mandat. Tirant probablement leçon de la voie sans issue dans laquelle s’est engagée son homologue burundais, Joseph Kabila veut prévenir les dégâts au lieu de chercher à les gérer, avec tous les risques que pourrait comporter un mandat contesté.
Le but du manège pourra être de brandir les dangers susceptibles de menacer la paix pour se maintenir dans le jeu. Un scénario assez classique dont use la plupart des présidents qui veulent se maintenir, à tout prix au pouvoir sous les tropiques. La question qui taraude logiquement les esprits est de savoir si l’opposition congolaise échaudée par les dernières manifestations contre «le troisième mandat de Kabila» va-t-elle tomber dans le piège ou va-t-elle maintenir le cap de la résistance.
Bark Biiga