Le secrétaire général de l’Organisation nationale des Syndicats libres du Burkina (ONSL), membre de la Coalition nationale de Lutte contre la Vie chère (CCVC), Paul kaboré, dit déplorer "les insuffisances dans les actions" du gouvernement de la transition, un an après sa mise en place, dans un entretien à ALERTE INFO.
Le président de l’ONSL du Burkina Paul Kaboré
Cela fera bientôt un an que le gouvernement de la transition est mis en place, quel bilan faites-vous de ses actions ?
De mon point de vue, c’est mi-figue, mi-raisin. Peut-être que les autorités de la transition n’ont pas eu tout le temps pour pouvoir accomplir ce qu’ils devaient faire. Il y a des insuffisances dans leurs actions mais il y a aussi des choses qui ont été faites et que nous saluons.
Au niveau de la justice elles sont en train de mener des choses qui sont tout à fait correctes. C’est un acte au moins positif.
Mais le reste c’est-à-dire les questions sociales, il y a beaucoup de choses qui doivent être faites. Lors des dernières négociations gouvernement-syndicats (qui s’est déroulé du 1er au 10 septembre), les autorités de la transition avaient promis la baisse du prix du carburant à partir du 5 octobre, mais jusqu’à nos jours ils ne parlent plus de cela. En principe le Premier ministre devrait nous rencontrer pour discuter de cela, jusqu’à présent il n’a pas fait signe de vie.
Mis à part les insuffisances que vous évoquez, dans quels autres secteurs le gouvernement a failli ?
Ce qu’ils n’ont pas pu faire réellement, il faut reconnaître, qu’après l’insurrection (les manifestations des 30 et 31 octobre 2014), il y a eu des morts et des blessés, mais jusqu’à présent il n’y a pas grande chose qui a été fait pour les victimes, pour encourager les blessés. Une commission d’enquête a été mise en place mais après une année on ne voit pas ce qui bouge du côté de la justice. Ceux qui ont tiré sur les manifestants n’ont toujours pas été interpellés. A ce niveau le gouvernement de la transition a failli.
Bientôt ce sont les élections et vous venez de lancer une campagne d’interpellation aux candidats à la présidentielle du 29 novembre, qu’attendez-vous de ces prétendants à la magistrature suprême ?
Ce que nous attendons d’eux c’est que, ce que le gouvernement de la transition n’a pas pu faire et ce qui n’a pas été accompli de façon objective, que les autorités qui viendront, puissent le faire. Nous avons fait une liste des attentes de la population pour donner à chacun des candidats pour qu’ils s’imprègnent de cela et voir ce que les gens attendent d’eux. Il reste beaucoup à faire, surtout au niveau de la justice où il y a des dossiers pendants comme celui du journaliste d’investigation Norbert Zongo, le juge constitutionnel Salifou Nébié, l’étudiant Dabo Boukary, tous ces dossiers ne sont pas encore élucidés.
La campagne présidentielle s’ouvre bientôt, ce sont des promesses qui seront faites par les politiques, quelle consigne donnez-vous à vos militants, à la population qui doivent choisir leur dirigeant?
Nous, nous sommes des syndicalistes, généralement on ne donne pas de consigne de vote. La CCVC est presqu’une société civile, il y a une multitude de personnes, de femmes, des enfants qui n’ont pas de mêmes idées. Nous pensons qu’avec le document contenant les préoccupations de tout un chacun qui sera mis à la disposition des candidats, si un parti politique promet de faire des observations en vue de prendre en compte les attentes des populations, nous pensons qu’on peut dire que ce parti veut appliquer ce que nous nous voulons. Nous pensons que nous pouvons dans les assemblées générales que nous allons faire pendant la période de campagne écouter les uns et les autres pour voir où on peut s’orienter.
DZO