Le Burkina Faso lance, dimanche, depuis plus de 27 ans, sa première campagne électorale sans l'ancien président Blaise Compaoré, chassé par la rue par une insurrection populaire.
Quatorze candidats sont en lice pour cette présidentielle qui doit mettre un terme à la transition dans ce pays sahélien d'Afrique de l'Ouest.
Les élections présidentielle et législatives initialement prévues pour le 11 octobre ont été reportées au 29 novembre suite au coup d'Etat avorté perpétré par l'ancien bras droit de Compaoré, Gilbert Diendéré.
Ces élections sont jugées cruciales pour l'avenir du Burkina Faso, dont l'histoire est marquée par plusieurs coup d'Etat et le long règne de l'ancien président Blaise Compaoré, (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.
Parmi les quatorze candidats, tous les favoris sont des anciens collaborateurs de Blaise Compaoré.
Il s'agit de Zéphirin Diabré (55 ans), économiste, plusieurs fois ministre et député du parti de Compaoré. Avant de rejoindre l'opposition où il prend les rênes, Roch Marc Christian Kaboré, banquier (58 ans), plusieurs fois ministre de Compaoré et Président de l'Assemblée nationale avant de tomber en disgrâce et Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré.
Quelques heures de l'ouverture des campagnes électorales pour ce double scrutin, le gouvernement de la Transition a invité tous les candidats, à se conformer à leur engagement en menant des débats d'idées dans la "courtoisie, le fairplay et le respect mutuel".
Pour ces élections, le nouveau Code électoral a fixé des conditions qui proscrivent, notamment l'usage de divers moyens de corruption électorale et d'achat de conscience de l'électorat.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) dit avoir mis en place un "important dispositif" pour circonscrire toute tentative de fraude électorale et garantir la transparence, l'équité, la libre expression du vote.
"La procédure de collecte et de traitement des votes, quasi instantanée, nous prémunit contre la manipulation et promet les résultats à jour J plus (+) un", a-t-on précisé.
De sources sécuritaires, près de 25.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour sécuriser cette campagne électorale, dans un contexte sécuritaire fragile marqué par la montée des menaces terroristes dans la sous-région.
Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés. Fi